Plus question de s’enfermer dans des locaux, distanciation sociale oblige ! Certaines associations ont trouvé la parade : s’entrainer en plein air. Sur la plage ou dans les parcs, les cours s’organisent en petits groupes quitte à remettre en question les pratiques initiales.
Jeudi matin, 11h très exactement, parc Clémenceau à Montpellier : des enfants font un concours de hurlement, des nounous tentent de rattraper les tout-petits… Rien qui ne déconcentre les écrivains en herbe. Isabelle Giudicelli, coach d’écriture et animatrice d’ateliers n’y aurait jamais cru.
« Le plein air apporte à la fois des contraintes comme le vent, la pluie, le bruit… mais finalement, ces contraintes génèrent de la création. Du coup, moi, en tant qu’animatrice, cela m’oblige à lâcher prise, à prendre d’autres choses en considération, bref à changer ma façon de les encadrer ! »
Isabelle Giudicelli, coach d’écriture
Rien à voir avec l’ambiance du local où elle reçoit habituellement les participants. Chez elle, le lieu est neutre, serein, certes propice à la concentration mais dépourvu d’inspiration.
Dans le parc, les participants sont à proximité de la nature et de la ville à la fois. Ils peuvent marcher, se concentrer sur l’ouïe, l’odorat… le bruit des feuilles, les rayons de lumières qui filtrent. Ils peuvent désormais utiliser toutes ces sensations et les intégrer à leur écriture.
Le parc Clémenceau : comme une bouée de sauvetage
Au début, je ne l’aimais pas du tout. L’herbe ne tient pas… Je trouvais ce parc triste et râpeux à la fois .
Menée par son prof de Yoga qui lui aussi d’autre lieu pour mener ses activités, Isabelle s’aperçoit qu’elle s’y sent bien. En levant les bras, elle regarde vers les hauteurs, et trouve les arbres magnifiques. Ce parc, un des seuls ouverts pendant le confinement, devient finalement le lieu idéal pour écrire. Assez spacieux pour se détacher des autres, assez petit pour ne pas s’y perdre.
De quoi remettre en question le fonctionnement des ateliers
Le parc permet aussi d’accueillir les personnes à mobilité réduite. Chose impossible dans les locaux habituels.
Outre le parc Clémenceau, Isabelle a aussi réinventé ses ateliers via la connexion Skype. D’autres horaires, des groupes plus petits… de quoi attirer un nouveau public : des personnes domiciliées trop loin, ou qui n’auraient pas pu se déplacer aux horaires classiques.
Le confinement s’avère finalement pour certaines associations être une expérience positive qui va changer durablement leur manière de fonctionner.