Montpellier : Ali, migrant qui se disait mineur à son arrivée, emprisonné pour faux documents, dénonce une injustice

Ali, migrant originaire de Côte d'Ivoire, est hébergé dans une famille d'accueil à Montpellier. Il a passé trois mois en prison car la justice a estimé, par test osseux, qu'il n'était pas mineur, avant de reconnaître qu'il y avait un doute. La fiabilité de ces tests est contestée.

Ali est originaire de Côte d'Ivoire, il est arrivé en France il y a 4 ans. Il avait à peine 16 ans : "La nécessité de partir de chez moi était très importante, ma famille avait beaucoup de mal à subvenir à nos besoins quotidiens. Je n'avais pas d'avenir en fait. J'ai pris de moi-même la décision de partir, sans l'accord de mes parents", raconte-t-il.
 

Trois mois de prison

Après être passé de la Côte d'Ivoire au Niger, en passant par le désert de Libye et après une traversée de la Méditerranée dans des conditions épouvantables. Ali foule le sol français à Nice. Il arrive ensuite à Montpellier.
 
Il est pris en charge par l'aide sociale de l'Hérault en tant que mineur, pièces d'identité à l'appui. Six mois plus tard, la police lui fait subir un test osseux. Il écope alors de trois mois de prison pour usage de faux documents car la justice considère au vu des résultat des tests qu'il n'est pas mineur.

Il est finalement libéré car il y avait un doute sur sa majorité. Mais il est tout de même sous le coup de trois ans d'interdiction de territoire

La fiabilité de ces tests osseux est contestée. Selon la Ligue des droits de l'homme, la Cimade et le Réseau sans frontières, depuis deux ans, dans l'Hérault, le tribunal correctionnel de Montpellier prononcerait à l'égard de migrants mineurs des peines lourdes avec de la prison ferme, entre 3 et 12 mois assorties d'une interdiction de territoire. La justice estimerait par les tests osseux que les migrants sont majeurs, malgré les documents qu'ils présentent. En deux ans, une cinquantaine de jeunes migrants mineurs seraient passés par la case prison pour usage de faux documents.
 

En bac professionnel de menuiserie 

"Je pourrais rentrer dans mon pays, mais pour l'instant, je n'y pense pas car c'est la même misère qui m'attend. Je veux rester en France, parce que j'aime la France", explique-t-il. Selon sa famille d'accueil, Ali, qui étudie en bac professionnel de menuiserie aluminium, est particulièrement bien apprécié dans son lycée. "Il est très bien intégré, il s'occupe de l'arbitrage des matchs de foot des filles, délégué de sa classe. Il est très investi à l'école, d'ailleurs, les professeurs sont les premiers à le dire", assure Thierry Lerch, famille d'accueil et co-président de la Cimade. 
 
Ali vient de rafler le troisième prix des Olympiades des métiers d'Occitanie en concevant une table de verre. Il souhaite désormais obtenir la levée de son interdiction de territoire afin de pouvoir travailler demain.

Mon rêve, c'est de devenir concepteur en bâtiment

"Mon rêve, c'est de devenir concepteur en bâtiment aluminium et de travailler en bureau d'étude. C'est ça mon seul rêve en fait !", souligne-t-il. Et même si l'horizon semble  encore flou, il espère devenir un jour un citoyen français.

 


 

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