Montpellier : deux commerces turcs attaqués par des hommes cagoulés, la piste du "règlement de compte local" privilégiée selon le parquet

Deux commerces turcs ont subi l'assaut de plusieurs hommes cagoulés et armés le 23 décembre en fin de journée à Montpellier. Les victimes évoquent une action de vengeance de militants kurdes après le meurtre de trois ressortissants le même jour à Paris. L'enquête s'oriente plutôt pour l'instant vers un règlement de compte local.

Visionnée, commentée et partagée plusieurs dizaines de milliers de fois sur les réseaux sociaux, notamment sur des comptes appartenant à des militants d'extrême droite, une vidéo pointe du doigt la communauté kurde accusée de s'en prendre à un "kébab turc" de Montpellier. Vitrine en partie brisée, débris de bois et de verre sur le sol et même des douilles, les images montrent le résultat de "l'assaut". Que s'est-il passé ce soir-là ? Ces attaques sont-elles liées aux tensions entre Kurdes et Turcs après le meurtre de trois ressortissants kurdes à Paris le même jour ? On fait le point.

Que sait-on de l'attaque des deux commerces ?

Selon nos informations, deux commerces turcs situés rue Eurydice à Montpellier, ont effectivement été attaqués, vendredi 23 décembre en début de soirée, par des hommes cagoulés et armés de bâtons, ou de battes de baseball. Les individus étaient également en possession d'au moins une arme à feu.

Sur les images de vidéo-surveillance que France 3 a pu consulter, on dénombre au moins sept ou huit individus qui pénètrent dans l'un des deux commerces, armés de bâtons. Selon l'épouse du gérant du snack visé, les individus auraient tapé dans la vitrine avant de pénétrer dans le local. Ils auraient renversé plusieurs tables, le comptoir réfrigéré ainsi que la caisse enregistreuse. En repartant, ils auraient également incendié la voiture du gérant.

Sollicité par France 3 Occitanie, le Parquet de Montpellier confirme des "dégradations" commises dans ce snack ainsi que des "tirs". Selon le procureur adjoint, une autre attaque aurait eu lieu dans le "même intervalle de temps" dans un autre commerce appartenant à la même famille et situé quelques mètres plus loin.

Toujours selon le parquet, l'attaque serait le fait de deux individus qui auraient "fait feu à deux reprises sans toucher personne". Deux "étuis vides", ont été retrouvés sur les lieux, "il s’agissait de cartouches à blanc", précise encore le procureur adjoint.

Selon le gérant du snack, plusieurs clients auraient été frappés mais aucun blessé ne serait à déplorer. L'évaluation des dégâts était encore en cours ce lundi 26 décembre.

Un lien avec la tension entre communautés ? 

Ces deux attaques sont-elles liées à la tension née du meurtre de trois ressortissants kurdes le même jour à Paris ? Selon les gérants du snack, les auteurs des dégradations, masqués, auraient affirmé être kurdes au moment de leur entrée dans le local.

"Nous pensons que nous avons été visés car nous sommes la seule famille à Montpellier qui est d'origine turque et qui a des commerces", avance l'épouse du gérant.

Des affrontements ont eu lieu dans plusieurs villes de France, vendredi 23 et samedi 24 décembre, lors des manifestations en hommage aux trois personnes mortes et trois autres blessées après l'attaque raciste dans un centre culturel kurde, dans le 10e arrondissement de Paris vendredi.

La piste des tensions entre communautés n'est cependant pas celle privilégiée par les enquêteurs pour l'instant. Selon le parquet de Montpellier, les "témoignages orientent l’enquête vers un règlement de compte local sans relation avec les événements parisiens". 

L’enquête se poursuit et a été confiée à la Police judiciaire de Montpellier.

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