A cause du blocage, c’est sur internet que les étudiants de l’université Paul Valéry, à Montpellier, vont passer leurs partiels. Une solution qui soulève cependant quelques questions.
Pas de papiers, ni de stylos. Les examens du deuxième semestre de l’université Paul Valéry, à Montpellier, se font sur Internet.
La fac est en effet bloquée depuis plusieurs semaines, ce qui rend difficile la tenue de partiels en présentiel. D’où le choix de la dématérialisation :
"Nous avons fait de cette tenue des examens une ligne jaune infranchissable, c’est pourquoi nous mettons toutes nos forces pour qu’ils se tiennent", annonçait Patrick Gilli au micro de France 3 dès le 4 avril.
Le président de l’université détaille :
Les étudiants composeront dans un temps limité, puis ils déposeront les résultats de leur travail sur la plateforme numérique de l’université.
"Ceux qui refusent, refusent. Ils auront 0, seront notés absents et repasseront leur examen au moment de la deuxième évaluation", précise-t-il.
"C'est le moyen le plus commode"
Ces examens en ligne posent bien évidemment question. Ne serait-ce que parce que tous les élèves n’ont pas forcément un ordinateur, ou un accès internet à la maison.
"Pour ceux qui peuvent avoir des difficultés de connexion, ou qui n’ont pas d’ordinateur, ce sont des cas qui se règleront au cas par cas", explique Patrick Gilli. Et d’ajouter :
C’est le moyen le plus commode. Il y aura aussi des examens en présentiel, mais le risque c’est qu’il y ait des blocages lorsque le lieu sera connu. Nous voulons éviter d’avoir des étudiants qui planchent sous la surveillance des forces de police.
Avis partagés
Du côté des étudiants, les avis sont partagés face à ces épreuves en ligne. "Tant que j’ai mes notes et que je peux continuer mon cursus ça me va", commente une étudiante interrogée par France 2.
"Ça ne vaut pas des partiels dans des amphis, ce n’est pas pareil", estime une autre. "Il y a une possibilité de triche qui est quand même énorme !"
Au micro de nos confrères, Laure Echalier, la vice-présidente de l’université, se veut rassurante : "Les sujets ont dû être réfléchis de manière à faire appel davantage à la réflexion qu’à la récitation de questions de cours", affirme-t-elle.
Pas de quoi convaincre tous les enseignants, comme celui-ci, qui témoigne auprès du Figaro Etudiant :
Il est impossible de savoir qui compose, si l’étudiant est seul ou non, s’il a appris son cours ou s’il répond en le parcourant, s’il cherche des réponses sur Google. Certains enseignants prévoient de proposer des QCM, ce qui n’a aucun sens lorsqu’on ne peut contrôler qui répond.
Les partiels ont commencé vendredi dernier. Ils dureront deux semaines. Si la solution choisie par l’université est légale, certains étudiants ont déjà fait part de leur intention de porter plainte devant le tribunal administratif.