A Montpellier, de nombreux jeunes issus de tous les milieux se droguent au protoxyde d’azote, vendu dans des capsules grises. Une toxicomanie légale puisqu'il s'agit d'un gaz, mais dangereuse.
L'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) a publié son enquête annuelle sur les nouvelles tendances de consommation de drogues.
Cette année, une nouvelle tendance émerge : le retour des gaz hilarants, comme le protoxyde d’azote. A Montpellier, cette drogue fait fureur chez les jeunes, mais peut s’avérer dangereuse.
Capsules grises
Ces capsules grises, vendues à un euro à peine, ont commencé à tourner dans les quartiers de Montpellier cet été. Ces capsules qui ressemblent à des siphons pour fabriquer de la crème chantilly contiennent en réalité un gaz : le protoxyde d’azote. Un gaz qui, une fois inhalé provoque un fou rire instantané. Pour les inhaler, les jeunes utilisent un siphon ou un ballon de baudruche.
En vente libre
Ces capsules, personne ne les a remarqués au début. Ali Bouzerda est moniteur d'auto-école à Montpellier, il passe son temps sur la route et un peu avant l'été il a été intrigué par l'apparition de ces capsules métalliques grises dans toute la ville.
"Ça se vend chez métro, ils mettent ça par 10 après ils mettent ça dans des ballons et ils inhalent, ils se mettent un peu stones. Il y a un moment il va falloir que les autorités se saisissent du problème. Pourquoi ne pas interdire la vente de ce gaz à des moins de 18 ans, je ne sais pas contrôler."
A Montpellier dans le quartier de la Paillade, les jeunes en parlent librement, car ils savent que c’est complètement légal.
On se les procure par téléphone ou par Snapchat, et la personne nous les ramène directement, avec le siphon près à l’emploi. On nous vend 50 cartouches avec le siphon et des jeux à gratter pour 50 euros. C’est devenu une entreprise.
Légal mais dangereux
Laurent en a consommé énormément, jusqu'à une centaine de cartouches en soirée et puis il a fini par prendre peur et a décidé d'arrêter.
Je connais quelqu’un qui a mis trois recharges dans un ballon et il est tombé K.O
Chez certains sujets, l’inhalation peut provoquer des malaises ou des attaques de paniques, et à long terme pour les grands consommateurs, il peut générer une souffrance cardiaque. Le plus souvent inoffensif, ce gaz n'est pas anodin et certains en sont déjà accroc.
Il n’y a plus de soirée sans protoxyde, ils ne peuvent pas envisager d’aller faire une soirée sans ça. Ils en prennent même en dehors des soirées. Donc on commence à avoir l’effet de la dépendance à l’euphorie que procure le protoxyde d’azote.
Elle est désormais la troisième drogue la plus consommée chez les jeunes après le cannabis et le poppers.
Le reportage de Caroline Agullo Juliette Mörch et Elisabetha Silveiro