C'est le résultat d'un sondage national à l'occasion du Sidaction : les 15-24 sont moins bien renseignés sur le virus du sida en 2020 que les années précédentes. A Montpellier, les associations de prévention misent sur une approche globale des risques liés à la sexualité pour mieux les informer.

Comme partout en France, à Montpellier, les idées reçues - et fausses- sur le sida ont la peau dure. Et les plus jeunes montrent moins d'intérêt pour le VIH que les générations précédentes.

Pour Franck Marcé, responsable régional de Sida Info Service, "ces dernières années, il y a eu beaucoup moins d'efforts sur le VIH ou sur la sexualité en général. Il y a eu des polémiques autour de l'éducation à la sexualité à l'école et cela a donné un coup d'arrêt à l'information des plus jeunes sur ces questions."

Une inquiétude sur les jeunes et le sida dont les associations de prévention se font écho depuis plusieurs années déjà.

L'école ne sensibilise pas systématiquement les jeunes alors ils se sentent moins concernés par le sida.

Franck Marcé, responsable régional Sida Info Service

Le sondage dans le détail

Des jeunes "pas concernés" par le Sida, c'est ce que le sondage IFOP-Bilendi réalisé en février 2020 appelle le "syndrôme du super héros".

32% des 15-24 ans considèrent avoir moins de risques que les autres d’être infectés. Un chiffre en hausse de 10 points en 10 ans.

«Ils souffrent du syndrome du super-héros : ils se sentent invincibles face au virus du sida. Cela peut s’expliquer par la raréfaction du VIH/sida dans l’espace médiatique et l’insuffisance de l’information auprès des jeunes» explique Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop.

En 2020, 74% des jeunes s’estiment bien informés, c’est aussi le pourcentage le plus bas relevé depuis 10 ans dans un sondage.

Parmi les idées fausses les plus répandues, 29 % des moins de 25 ans considèrent qu’il existe des médicaments pour guérir du sida, contre 23% en 2019.

21% des sondés estiment aussi que les personnes vivant avec le VIH ne rencontrent pas de difficultés au quotidien, soit une augmentation de 7 points en un an.

Pour Florence Thune, directrice générale de Sidaction, cette idée reçue reflète une réalité, celle de l'accès à des traitements plus performants et avec moins d’effets secondaires. Mais pas la réalité de la vie quotidienne des personnes séropositives.

Des peurs irrationnelles demeurent vis-à-vis des personnes séropositives.  Elles subissent de lourdes discriminations : vie privée, professionnelle, accès aux soins... Et ce, tout au long de leur vie car on ne guérit toujours pas du VIH/sida 

Florence Thune, directrice générale de Sidaction

Depuis plusieurs années,  une personne vivant avec le VIH ne peut plus transmettre le virus si elle bénéficie d’un traitement efficace mais peu de jeunes connaissent cette information : 60% en 2020 contre 72% en 2019.

Unique bonne nouvelle pour les associations du secteur de la prévention: le dépistage commence à entrer dans les mœurs. 27% des 15-24 ans déclarent s’être fait dépister au cours de l’année, une évolution de 5 points en un an.

Pour Franck Marcé, la réponse au manque d'information des jeunes passe par une approche plus globale des questions de sexualité. "Les jeunes ont accès aux informations par les réseaux sociaux, de nombreuses associations militantes font du bon boulot sur instagram notamment. Pour les intéresser à ces problématiques, il faut les inclure dans une stratégie de santé sexuelle globale. C'est ce que les acteurs locaux de la prévention font depuis plusieurs années."

Le sidaction réporté au 25 juin

En raison de la situation d’urgence sanitaire, le Sidaction 2020, prévu le 2 avril, a été reporté à aujourd'hui, jeudi 25 juin.

Ces journées de mobilisation, relayées par les médias, sont essentielles pour récolter des fonds.

En 2019, les 3 jours de mobilisation avaient permis de récolter 4,5 millions de promesses de dons pour financer la recherche, la prise en charge et l’aide aux personnes vivant avec le VIH en France et à l’international, selon les organisateurs du sidaction.

La crise sanitaire a eu un double impact, à la fois sur les ressources de Sidaction, et plus largement sur la lutte contre le VIH.

communiqué du Sidaction 2020

"Pendant la période de confinement, des travaux de recherche ont été suspendus, des actions de prévention n’ont pas pu être réalisées et le suivi médical des personnes vivant avec le VIH n’a pas pu toujours être assuré" explique le professeur Françoise Barré-Sinoussi, présidente de Sidaction, co-découvreuse du VIH et lauréate 2008 du Prix Nobel de Médecine.

Une soirée éxceptionnelle est prévue ce soir jeudi 25 juin sur France 2 : « 100 ans de comédies musicales : les stars chantent pour Sidaction ». 

Faire un don

il est possible de faire un don à Sidaction par téléphone, sms, internet ou courrier.

  • Par téléphone : en appelant le 110 (numéro d’appel gratuit)
  • Par Internet : www.sidaction.org
  • Par SMS au 92110 : en envoyant le mot « DON » pour faire un don de 5 euros (coût d’envoi du SMS gratuit ou inclus dans les forfaits SMS)
  • Par courrier : Sidaction - 228, rue du Faubourg Saint-Martin 75010 PARIS

 

Quelques chiffres sur le VIH :
 
  • 173 000 personnes vivent avec le VIH en France
  • 24 000 personnes ignorent leur séropositivité en France
  • 37,9 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde
  • 770 000 personnes sont mortes de maladies liées au sida en 2018
  • 1,7 million de nouvelles infections dans le monde en 2018
  • Le sida demeure la 1ère cause de mortalité chez les femmes de 15 à 49 ans dans le monde
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