Ce médecin, porte-parole des antivaccins et des anti-pass sanitaire est entendu par des policiers de la Sûreté urbaine de Montpellier. Il devait être jugé ce mercredi devant le tribunal correctionnel dans le cadre d'une autre affaire, mais le procès a été reporté.
L'étau judiciaire se resserre autour du docteur Denis Agret ! Ce médecin généraliste montpelliérain, très actif sur les réseaux sociaux où il affiche régulièrement ses positions antivaccin et anti pass sanitaire, est actuellement en garde à vue à l'Hôtel de police de Montpellier.
Deux enquêtes préliminaires
Fin septembre, le procureur de la République de Montpellier avait ouvert deux enquêtes préliminaires à son encontre. Le 20 septembre dernier, à l'occasion d'une manifestation devant les locaux de l'Agence régionale de santé à Montpellier, Denis Agret s'en était vivement pris au personnel dirigeant de l'ARS Occitanie. Laquelle avait déposé plainte dans la foulée en raison "de propos d'une grande violence et menaçants pour la vie de Directeurs de l'ARS Occitanie", selon un communiqué. La video des déclarations de Denis Agret avait largement été relayée sur les réseaux sociaux.
Fabrice Belargent, procureur de la République de Montpellier a ouvert une deuxième enquête préliminaire pour d'autres faits. Le médecin avait publié sur ses réseaux sociaux le certificat de vaccination d'une jeune femme, tout juste décédée. Il établissait un lien direct entre le vaccin et la mort de cette personne, en livrant les noms des professionnels (une infirmière montpelliéraine et un médecin biterrois) qui l'avait vaccinée.
Des enquêtes qui ont poussé Denis Agret à annoncer sa démission du poste de médecin généraliste salarié qu'il venait de prendre dans une commune du Var. Le praticien avait également annoncé démissionner de l'ordre des médecins et supprimé tous ses comptes sur les réseaux sociaux.
Le procès reporté en 2022
Denis Agret n'a, du coup, pas pu se présenter devant le tribunal correctionnel de Montpellier où il devait comparaître ce mercredi 6 octobre à 14 h pour "mise en danger de la vie d'autrui et atteinte à la vie privée". Il devait s'expliquer sur des faits qui se sont produits le 19 janvier dernier.
Alors qu'il se trouvait dans une école montpelliéraine, il avait fait poser les enfants pour une photo sans masque et sans aucune autorisation parentale. Mais le médecin n'a pas pu s'expliquer devant la justice : en l'absence du prévenu, retenu pour sa garde à vue, le procès a été reporté au 23 février 2022.
L'avocat de Denis Agret dénonce "une interpellation spectaculaire"
Contacté par France 3 Occitanie, par téléphone, son avocat Jean-Charles Teissedre s'étonne des conditions de l'interpellation du médecin : "Denis Agret a été interpellé alors qu'il sortait de chez lui pour se rendre à mon cabinet afin que nous préparions le procès. Des policiers étaient en planque devant chez lui, il y avait manifestement la volonté d'impressionner. Le docteur Denis Agret possède un téléphone, une boîte aux lettres et une adresse mail; il est parfaitement identifié. Il n'a jamais été notifié d'une convocation pour une garde à vue. Etait-il vraiment nécessaire de procéder à une interpellation spectaculaire ?".
Selon une source proche du dossier, la garde à vue de Denis Agret a été prolongée de 24 heures; la durée maximale étant de 48 heures.