Ce mercredi 20 avril, à 13 h 30, certains enseignants du collège et lycée Françoise Combes à Montpellier ont fait en grève. C'est une première pour cet internat d'excellence. Les équipes dénoncent un climat de mépris entre direction et enseignants. Ils ont été reçu par le rectorat ce vendredi 22 avril.
Ce mercredi 20 avril 2022, la cité scolaire Françoise Combes organise sa journée portes ouvertes. Les festivités sont troublées par une manifestation d'enseignants devant le portail à la pause méridienne. La moitié de l'effectif pédagogique se mobilise.
Ils dénoncent, pour la première fois en douze ans de présence, leur mécontentement face à la gestion des ressources humaines.
"On a essayé de dialoguer plusieurs fois mais rien n'a changé"
Au centre de la table : des relations conflictuelles entre la direction de l'établissement et les équipes. L'actuelle proviseure est en place depuis sept ans. Contactée, elle n'a pas souhaité répondre de la situation. De son côté, le rectorat souhaite trouver rapidement une solution.
Je ne crois pas le manque de dialogue. Qu'ils y aient des désaccords, c'est possible, c'est le lot commun de toutes les écoles. Il ne faut pas confondre écouter et entendre, un chef d'établissement doit piloter.
Christophe Mauny, directeur DSDEN 34
Une situation qui ne peut plus durer pour Mme Martinez, professeure d'histoire-géographie et représentante du SNES (Syndicat national des enseignements de second degré) : "Depuis que la direction est en place, elle nous reproche de ne pas être dans la construction mais dans le blocage. Or on a essayé de dialoguer plusieurs fois et rien n'a changé."
Un "internat du 21e siècle" aux élèves hétérogènes
La cité scolaire Françoise Combes est un internat d'excellence fondé en 2010 par Nicolas Sarkozy alors président de la République. L'établissement doit son nom à une astrophysicienne née à Montpellier en 1952. Son appellation est en train d'évoluer vers un "internat du 21e siècle." Christophe Mauny décrit cette cité scolaire particulière : "On porte un regard très attentif sur cet établissement à forte valeur éducative."
Trois profils d'élèves sont représentés dans les 410 inscrits : des enfants ayant des difficultés scolaires, sociales mais aussi des sportifs de haut niveau et des classes de théâtre.
Les élèves sont hétérogènes et ont des besoins particuliers. Pour ce projet, on est très heureux de participer. Mais on demande du respect de la part des relations humaines.
Mme Martinez, représentante du SNES et enseignante à Françoise Combes
"Le climat est tendu"
L'an dernier, une vague de départ d'enseignants a eu lieu à la cité scolaire Françoise Combes. "Les collègues étaient ultra motivés, investis mais sont partis. C'est très difficulté pour nous, le climat est tendu" confie Mme Martinez.
L'enseignante travaille dans l'établissement depuis 11 ans. Elle dénonce aussi des pratiques déviantes de la part de la direction : inspections fortuites, entretiens individuels à charge. Christophe Mauny, directeur de la DSDEN 34, en répond : "Aucun chef d'établissement ne peut demander d'inspections, ce n'est pas dans son domaine de compétences."
Côté financier, l'établissement est très bien doté. Les projets pédagogiques peuvent être menés à terme : classe cinéma, médias, sortie vigne... Les enseignants ne remettent donc pas ce paramètre budgétaire en cause mais pointent uniquement les relations humaines : "Ce n'est pas un problème financier mais un problème de foi" souligne la représentante SNES.
Les syndicats ont été reçus par le rectorat ce vendredi 22 avril. Ils attendent des réponses compréhensives. Un nouveau mouvement de grève n'est pas exclu si la direction ne réagit pas.