La sexothérapeute Marie-Noëlle Lanuit, accompagnée de l'artiste Sancko / Sandra, appellent les femmes à se réunir place de la Comédie à Montpellier aujourd'hui à 15 heures. Le but : se rassembler et témoigner, le tout vêtu de blanc pour une ambiance sobre et solennelle.
L'affaire Weinstein libère la parole des femmes, jusqu'à Montpellier. A la suite des hashtags #balancetonporc et #metoo qui ont fleuri sur la toile, des mouvements voient le jour un peu partout en France. Le but : concrétiser ces événements virtuels en organisant des rencontres réelles. A Montpellier, le rendez-vous est donné ce dimanche à 15 heures, place de la comédie.
Marie-Noëlle Lanuit et Sancko / Sandra avaient déjà fait parler d'elles grâce à Women's March Montpellier. C'était en janvier dernier, peu après l'investiture de Donald Trump.
Pour la sexothérapeute, cette réunion était une évidence : "Quand j'ai vu que des événements s'organisaient à Paris et partout en France, j'ai appelé Sandra pour que nous organisions un rassemblement ici, à Montpellier".
Et d'ajouter :
Pour ce faire, les femmes sont appelées à se déplacer vêtues de blanc, en lien avec le ruban blanc arboré traditionnellement pour témoigner des violences faites aux femmes."Il faut prouver que tous ces hashtags ne sont pas que virtuels. Nous devrons montrer que la honte a changé de camp."
"50% de mes patientes sont des victimes de violences sexuelles"
Marie-Noëlle Lanuit exerce comme sexothérapeute, avec pour spécialité le plaisir féminin. La moitié de sa patientèle consulte pour mieux prendre conscience de son corps, de sa sexualité. L'autre moitié, elle, vient pour des motifs bien plus graves.
"50% de patientes sont des victimes de violences sexuelles", estime la thérapeute. La plupart du temps, ce sont des psychologues qui lui envoient des patientes. Le tout afin de se reconstruire après des violences sexuelles.
Si chaque nouvelle patiente représente un nouveau bouleversement, Marie-Noëlle Lanuit "réapprend à la personne la sexualité et à se réapproprier son corps".
Entre 200 et 300 personnes attendues
Pour la Montpelliéraine, le plus important, "c'est que le rassemblement ait lieu". Elle compte sur 200 à 300 personnes présentes pour témoigner des violences qu'elles ont pu subir au cours de leur vie.
Les violences faites aux femmes, une réalité
En 2016, 127 femmes perdaient la vie à la suite de violences conjugales, selon le ministère de l'Intérieur.Chaque année, 84.000 femmes sont victimes de viol. Parmi elles, seules 10% le seraient de la part d'un auteur qui leur est totalement inconnu. La grand majorité du temps, la victime connait son agresseur : 36% des auteurs sont des personnes connues de la victimes et 37% en sont le conjoint.