Plus de 12 000 logements seraient vides à Montpellier et la moitié des appels émis vers le 115, restent sans réponse. Face à cette situation, les squats font office d'hébergement d'urgence, c'est le cas du squat le château à Montpellier qui accueille 80 hommes seuls. Reportage
Le squat « le château » c’est cet endroit, situé juste derrière la gare Saint-Roch à Montpellier. Un ancien immeuble appartenant à la SNCF, et laissé à l’abandon depuis des années. Il y a neuf mois, Samuel Forest choisi de réquisitionner le bâtiment pour y loger des demandeurs d’asile sans solutions de logements.
Aujourd’hui, 80 personnes vivent dans ce squat. Exclusivement des hommes, car les familles sont logées en priorité et eux se retrouvent seuls à la rue.
"Il fallait agir, j’étais déterminé à faire ça pour eux, le travail pour réhabiliter le bâtiment était énorme", lâche Samuel.
Un lieu alternatif
Samuel, c’est un peu comme le chef d’orchestre de cette organisation, mais tout le monde s’investit pour réhabiliter la bâtisse.
C’était comme-ci la vie s’était arrêté ici, il y avait pleins de détritus, de ras, et ces hommes sont arrivés et ont fait leur propre espace à eux.
Pour les résidents, le « château » c’est plus qu’un squat, c’est un réel lieu alternatif avec différents ateliers partagés comme des potagers etc …
Ibrahim est un demandeur d'asile. A 25 ans, il arrive de guinée, après avoir traversé la Libye, l’Algérie, puis la Méditerranée.
"Nous n’avons pas de familles ici, nous n’avons personne, on a trouvé ce coin, et ça nous tient à cœur de le faire propre car c’est là où nous vivons. "
Si aujourd’hui ces hommes peuvent rester dans ce squat, c’est aussi grâce à l’aide de nombreuses associations qui leur fournit nourriture, eau et aussi couvertures.
Pas de réponses du 115
A plusieurs reprises, ces hommes ont tenté d’appeler le 115, mais la réponse est toujours la même, il n’y a pas de place, et c’est pareil dans les centres de demandeurs d’asiles. Pourtant, d’après la loi, ces personnes ont le droit à un hébergement pendant l’instruction de leur dossier.
Si tous les squats de Montpellier étaient évacués, à la veille de la trêve hivernale, ça ferait 400 personnes à la rue.
Pour les associations, ces lieux bien qu’illégaux sont alors légitimes.
De son côté, la SNCF, propriétaire des lieux met en avant l’insécurité du fait de la proximité de cataners électriques pour mettre ces gens dehors.
Un avis d’expulsion a été délivré par huissier aux occupants. Le dossier passe au tribunal administratif le 15 octobre prochain.
Le reportage de Caroline Agullo, Délphine Aldebert et Laurence Chraïbi