Plus de locaux ni de professeurs à Montpellier. Plusieurs plaintes ont été déposées par des étudiants réduits à prendre leurs cours sur internet, contre l'école privée d'informatique. Une école qui a pourtant pignon sur rue et est présente au salon de l'étudiant.
Au Salon de l'étudiant à Montpellier cette année, il y avait foule. Toutes les écoles d'enseignement supérieur de la ville sont présentes tout comme Supinfo, une école privée qui propose des formations en informatique jusqu'au master 2. Son coût: près de 6000€/an pendant 5 ans
Une école d'excellence.... sur le papier
Sur le papier, Sup info est une école d'excellence. Elle existe depuis 1965 et disposerait de plus de 30 campus en France et dans le monde.Un discours commercial bien huilé, derrière lequel les nuages s'amoncellent.
"En 3e année, on nous a annoncé des problèmes au niveau des locaux du campus. En 3e année, Colin Van Migon décide d'en partir. Problème : il a payé trois ans d'avance et Supinfo lui doit 7500 euros qu'il n'arrive pas à se faire rembourser. "J'ai fait un prêt étudiant pour payer mes études. J'ai envoyé des courriers et des mails et je ne reçois pas de réponse de la part de la direction de l'école".
Déménagements
En juin 2018, Christine Martinez inscrit son fils, ils sont reçus dans de beaux bâtiments situés près des entreprises informatiques de Montpellier. En septembre, quelques jours avant la rentrée, première alerte. Supinfo les informe que les cours se dérouleront finalement dans une école de commerce à l'extérieur de la ville. Fin juin, on leur annonce un nouveau déménagement.Perte de confiance progressive
"On croyait en la notoriété de Supinfo et on a inscrit notre fils en toute confiance et très rapidement cette confiance s'est dégradée car les locaux (qui étaient censés être dans le quartier du Millénaire) dans lesquels il avait été accueilli pour l'inscription n'ont pas été gardés. On lui a donc demandé au moment de la rentrée de se rendre dans une autre école. C'était une école de commerce dans laquelle ils ont été hébergés pendant une année. Le PDG est venu de Bruxelles pour nous rassurer quant à la suite.... Plus tard, nous avons tenté de les joindre par téléphone... Sans succès.Ecole fantôme. Personne ne répond au téléphone. Personne de répond à vos mails
"Ecole fantôme. Personne ne répond au téléphone. Personne de répond à vos mails donc nous avons décidé de ne pas poursuivre l'inscription de notre fils dans cette école. Malheureusement, nous avions payé deux ans, nous étions en droit de nous faire rembourser l'année non effectuée. Nous avons adressé une lettre recommandée à la direction de l'école qui n'a donné lieu à aucune réponse", poursuit cette mère d'étudiant.
" On nous a vendu du rêve, on nous a bernés"
" On nous a vendu du rêve, on nous a bernés", ajoute Jacqueline Py, parent d'élève dans une situation similaire.
Sur la première page de son site, est annoncée une école en centre-ville, un clic de plus, et les locaux sont situés à plusieurs kilomètres de là à Saint-Clément-de-Rivière.
Professeurs pas payés
Sur place, où s'est rendue une équipe de journalistes de France 3 Occitanie, aucune trace de Supinfo, mais seulement des locaux vides vaguement en travaux. L'école a un problème de locaux donc, mais aussi de professeurs. Clément Chappert y a enseigné lors de l'année scolaire 2018-2019. Il n'a toujours pas été payé.
"J'ai donné des cours courant de l'année scolaire 2018- 2019 et je n'ai toujours pas été payé. En réponse à un courrier d'huissier, ils ont dit que la Société Educ'invest n'ayant pas de compte bancaire en France, il m'a été dit que je ne pouvais pas récupérer l'argent qu'ils me doivent".
Plaintes déposées
Plusieurs familles sont dans des situations similaires, certaines sont déterminées à agir." Nous avons décidé de faire appel à un avocat sur place qui prend le dossier en main et qui aujourd'hui attaque Supinfo à Bruxelles", indique Gilles Py, parent d'élève.
Sur leur stand, les représentants de Supinfo que nous avons sollicités refusent de s'expliquer et de communiquer leurs adresse et date d'ouverture de leur campus à Montpellier. Pourtant les inscriptions continuent.