Terrasses pleines, hôtels complets, hausse des visites guidées... De nombreux touristes, majoritairement français, viennent à Montpellier pour un week-end ou des vacances. Et ce, malgré l'épidémie de coronavirus.
Les Français ont afflué vers Montpellier en cet été 2020. La ville a surtout séduit des Français - 97 % selon l'office de tourisme - venus découvrir l'Ecusson, d'autres quartiers ou encore aller à la plage et faire des randonnées ou des balades nature. En ce mois d'août, entre 1 800 et 2 000 personnes viennent chaque jour à l'office de tourisme.
Une hausse de 40 % de fréquentation l'été
Yasmina Takhlouft, sa responsable accueil, en est forcément ravie : "On retrouve les mêmes chiffres que ces dernières années, mais ça nous étonne par rapport à la situation actuelle. Les gens sont plus orientés vers des circuits VTT, des visites guidées de la ville. La tendance cette année, c'est la nature, les circuits VTT, les randonnées..." Pour une ville qui compte quelque 400 000 habitants à l'année, la fréquentation augmente de près de 40 % durant l'été. "On avait prévu un voyage à l'étranger à l'origine, mais avec les mesures du Covid, on a préféré rester en France", confie un couple de passage à Montpellier ce week-end. Au programme pour eux, une balade à cheval sur la plage du Grau-du-roi.Régis Cousinié a lui aussi le sourire. Le patron du Chez Régis depuis quarante ans a vu son chiffre d'affaires augmenter de 10 % par rapport à l'été 2019. "On s'en sort très bien. Quand on a redémarré en juin, j'ai eu peur, je me suis dit qu'on allait à la catastrophe. Faut que ça continue comme ça, sinon ce serait dramatique." Comme tous les autres commerçants, Régis a noté que Belges, Allemands et Anglais étaient moins présents, au contraire des Français venus de départements voisins.
Les hôtels toujours en guerre contre Booking
A l'hôtel des Arts, au coeur de Montpellier, tout est complet, dimanche exclu. "Une saison assez satisfaisante", selon Camille Galtier, gérant de l'hôtel et président du club hotelier du Grand Montpellier. "On a mal commencé le mois de juin, mais depuis le 10 juillet, il y a une énorme montée en charge, avec beaucoup de réservations de dernière minute. Avoir rouvert, c'est un pari gagnant financièrement et un plaisir d'avoir réintégré le personnel, pour l'humain, et de voir son activité qui redémarre."
Mais Camille Galtier nuance : son activité et celle de nombreux autres hoteliers montpelliérains est contrariée par des plateformes comme Booking, "dont 20 % des commissions partent vers l'étranger", mais aussi AirBNB "qui n'a pas encadré ce type de loyers". Sans oublier les gros hôtels, qui ont décidés de rester fermés par crainte de la saison estivale et de ne rouvrir qu'en septembre. Résultat, "il y a des indicateurs qu'on ne peut pas vraiement prendre en compte", conclut l'hôtelier.
La Ville de Montpellier espère capitaliser sur ces bons chiffres pour continuer d'attirer des touristes d'ici la fin de l'année. Et tenter de compenser les pertes colossales, dûes au confinement.