Le numéro abrégé de téléphone 3114 garanti une écoute professionnelle et confidentielle. Gratuit, accessible 24h/24 et sept jour sur sept, cette nouvelle ligne de prévention du suicide a pour objectif de casser la courbe des décès. Un des 3 centres de référence en France est à Montpellier.
Avec près de 9.000 suicides par an, la France est l’un des pays les plus touchés. C'est un problème de santé publique que le gouvernement veut résoudre avec le lancement du 3114, un nouveau numéro de prévention suicide destiné à toutes les personnes en détresse et à leurs proches.
Pour écouter et orienter les correspondants, 10 centres d’appels ont déjà ouvert sur l’ensemble du territoire, dont 3 sont des centres de référence. Montpellier, Lille et Brest.
Celui de l'Hérault, basé dans les locaux du Service départemental d'incendie et de secours à Vailhauquès, accompagne les appellants de jour comme de nuit.
En 2017, il y a eu 7.000 tentatives de suicide en Occitanie chez les 10 ans et plus.
Pourquoi Montpellier a été choisi comme centre référent ?
Si Montpellier a été choisi, ce n’est pas au hasard. Car l’expertise de son CHU dans le domaine de la gestion de la crise suicidaire est reconnu au niveau national, voire international.
Depuis plus de 20 ans, des dispositifs au niveau des soins et de la recherche sont mis en place. L’établissement de santé est d’ailleurs le deuxième centre après Lille à avoir créé une unité dédiée à la crise suicidaire en 2001.
Au CHU de Montpellier, il y a un service d'hospitalisation spécialisé pour les patients qui ont tenté de mettre fin à leurs jours. À leur sortie, ces patients sont ensuite suivis par le dispositif VigilanS : des professionnels de santé gardent contact avec eux par téléphone ou par courrier. D'autre part, une surveillance est assurée par une unité d'intervention, baptisée Restart.
Mi-septembre, les recherches effectuées ont permis de mettre en place un nouveau dispositif de suivi intensif pour les personnes ayant fait une tentative de suicide ou une crise suicidaire.
Pour la professeure de psychiatrie Emilie Olié, l’accompagnement est primordial.
Une des problématiques principales, est souvent la solitude. Il faut créer un lien avec le patient, renouer un contact. C’est un élément de prévention indispensable, cela limite le risque de récidive suicidaire.
De plus, le Covid a permis aux professionnels de santé de s’habituer à la consultation à distance, pour la professeure, c’est même un avantage de passer par le téléphone.
La téléconsultation permet d'avoir accès à une population qu’on ne touche pas forcément. C’est rendre un service supplémentaire et renforcer le maillage autour de la prévention du suicide.
Deux jours après le lancement du 3114, 80 appels avaient déjà été reçus au centre de référence de Montpellier.
Le suicide en chiffres
Le suicide en France, c'est 3 fois plus de morts que les accidents de la route. C'est la 2e cause de mortalité chez les 15-24 ans. On compte en moyenne 200.000 tentatives de suicide annuelles en France. Enfin, 5% des 15-75 ans ont déjà eu une idée de suicide en 2020.