Ils étaient un millier selon les organisateurs à arpenter les rues de Montpellier. Pour alerter l'opinion publique sur le changement climatique, quelques jours après la remise du dernier rapport du GIEC. Et interpeller les politiques à la veille du premier tour de l'élection présidentielle.
"Il nous reste trois ans selon le rapport du GIEC ! Qu'est ce qu'on attend ? " : devant la gare de Montpellier, une voix dans un mégaphone rappelle les dernières nouvelles angoissantes en provenance du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Dans le troisième volume de leur sixième rapport, publié cette semaine, les experts rappellent qu'il existe des solutions à mettre en œuvre pour limiter l'élévation des températures moyennes. Mais il faut agir vite ! Si le monde veut respecter les 1,5 °C prévus par l'accord de Paris, il faut agir, d'après eux, avant 2025, en plafonnant les émissions de gaz à effet de serre.
C'est animée de ce sentiment d'urgence, qu'Anne-Catherine Argaud est venue défiler : " Ca se joue dans les trois années. C'est une lutte transgénérationnelle : c'est pour les enfants, les parents, les grands-parents. Ca touche tout le monde et c'est primordial d'agir maintenant !"
Le défilé, bariolé et joyeux, s'est fait au son des percussions et des sifflets. De nombreux vélos étaient présents dans le cortège. Notamment celui de Marjorie Blanc, avec sa fille, à l'arrière dans une carriole : "Il fallait que ma fille soit inclue là-dedans, parce que c'est aussi ses prochaines manifs, ses prochains combats à elle. Et lui montrer que ses parents sont aussi impliqués dans son avenir à elle."
Des jeunes générations particulièrement impliquées sur ces questions climatiques. "J'en ai marre que les légumes voyagent plus que moi. Ils partent d'un pays en avion et ca pollue la planète," explique ainsi Julia Albaric, 10 ans, qui est venue avec sa pancarte.
Des manifestants qui ont aussi un œil sur l'échéance du lendemain, le premier tour de l'élection présidentielle, quel que soit leur âge. "Pour dire au Président d'aider la Terre quand il sera Président et lui dire d'agir" d'après Manon Crupel, 10 ans elle aussi, et qui porte elle un écriteau sur lequel on peut lire : "Terrien, sans la terre, t'es rien !"
Et tant pis si les nombreuses marches organisées pour le climat ces dernières années n'ont pas donné grand chose. "On est forcément un peu déçus que les résultats et les décisions prises ne soient pas en accord avec la volonté de la population. mais c'est pour ça qu'on continue à se mobiliser et qu'on continuera; on est déterminés, tant qu'il le faudra jusqu'à être écoutés," explique Marc Axel, militant à Greenpeace Montpellier.
Après un tour de l'Ecusson, la marche pour le climat est arrivée en début d'après-midi au parc Montcalm, où un village des luttes et des alternatives permettait de poursuivre le débat.