Les ambulances Covid des pompiers sont spécialement équipées pour porter secours aux malades suspectés d'infection au Coronavirus. Un métier à risques avec depuis la pandémie un protocole anticontagion très lourd pour les personnels. Immersion lors d'une intervention à Juvignac, près de Montpellier.
Les pompiers font partie du dispositif Covid. Ils interviennent en renfort des ambulances agréées par l'ARS Occitanie.
14 véhicules des pompiers de l'Hérault sont dédiés au transport des patients suspectés positifs au Coronavirus. Pour protéger les personnels, des procédures draconiennes ont été établies.
Reportage dans la caserne du quartier populaire de La Paillade à Montpellier qui dispose de l'un de ces véhicules de secours spécialisés.
410 interventions Covid dans l'Hérault depuis le 15 mars
Mardi matin, l'alerte vient de tomber chez les pompiers de l'Hérault... Une ambulance Covid doit intervenir en urgence à Juvignac, à l'ouest de Montpellier.
En quelques minutes, l'équipage se prépare. Mais dans ces circonstances de crise sanitaire, le délai est un peu rallongé.
En plus de la tenue habituelle et des équipements spéciaux du véhicule, les pompiers doivent revêtir une combinaison intégrale.
A l'habillage ça va mais au déshabillage il faut faire très attention. Il faut respecter le protocole. Ne pas toucher la tenue souillée avec les mains.
Les premières nouvelles sont difficiles à interprêter. Le patient n'a ni fièvre ni toux... mais il peine à respirer. Alors, le plan Covid a quand même été déclenché car il présente une désaturation en oxygène très inquiétante.
A leur arrivée, les pompiers reçoivent l'aide d'une équipe du SAMU 34. C'est la procédure dans les cas où il y a une urgence vitale. Tous les soignants qui entrent dans la maison sont intégralement couverts pour éviter toute contamination.
Le patient est âgé, 90 ans, et il est en grande détresse respiratoire. Pour transporter le malade, le SDIS 34 a fait fabriquer des brancards spéciaux.
Un brancard sarcophage pour isoler le malade
Ce lit-brancard sarcophage transparent est unique en France, il a été réalisé par une entreprise de Saint-Hippolyte-du-Fort dans le Gard. Il permet d'assurer au mieux la sécurité des équipes. Du matériel nouveau et des procédures inédites qui ont un coût... Environ 700 euros par brancard.
Et surtout il y a des contraintes... de temps. Entre chaque intervention, il faut tout décontaminer.
Il y a 45 minutes de décontamination à l'hôpital et en rentrant, il va falloir laver les tenues, faire l'hygiène corporelle et reprendre une tenue propre pour être à nouveau disponible, soit encore une heure de plus avant une autre intervention" Bastien Conrazier, SDIS 34.
Dans un état grave, le patient pris en charge est directement transporté aux soins intensifs du CHU de Montpellier, sans passer par la case régulation. Le résultat de son test Covid-19 sera connu sous 24 heures.
Et la décontamination... après chaque fois intervention
En attendant, main dans la main, les personnels du SMUR et des pompiers repartent ensemble vers la décontamination pour ne pas souiller un autre véhicule. Une opération minutieuse, lente et obligatoire qui rallonge les durées d'intervention et le stress.
Depuis le début de la crise, les partenariats entre les équipes ont été intensifiés.
Cela montre une cohésion entre l'hôpital et les pompiers. Une union sanitaire pour que les choses se passent au mieux et en toute sécurité" Cyrielle Chalvet, infirmière au SDIS 34.
Depuis le 15 mars, les pompiers de l'Hérault ont réalisé 410 interventions Covid... ceux du Gard 340.
Après une montée en flèche entre le 20 et le 22 mars, plus de 30 interventions quotidiennes, le chiffre est à la baisse, environ 15 sorties chaque jour... par département.