Municipales 2020 : à Montpellier, le grand jeu des alliances et des surprises pour le second tour

Pas de temps à perdre pour sceller les alliances d’un 2e tour très ouvert le 28 juin. Qui va soutenir le maire Philippe Saurel, ou ses challengers Michaël Delafosse et Mohed Altrad ? Cinq listes peuvent faire pencher la balance. A commencer par Rémi Gaillard. 

 

On a connu la campagne la plus folle de France, avec 14 listes. Et le suspense n’est pas fini entre les 3 qualifiés pour la triangulaire (le maire sortant Philippe Saurel 19,11%, le socialiste Michaël Delafosse 16,66% et l’homme d’affaires Mohed Altrad 13,31 %) et les listes qui ont passé la barre des 5% : Rémi Gaillard, Nous Sommes, les 2 listes écologistes et le Marcheur Patrick Vignal. 
Les téléphones chauffent. Aucun candidat ne peut gagner seul, et les forces en présence le savent bien. 

Un pacte Gaillard, Ollier, Nous Sommes ? 

A commencer par Rémi Gaillard et sa liste "Yes we clown". L’humoriste a sérieusement secoué cette campagne par sa personnalité et ses propositions. Et remporté l’adhésion de 9,6 % des électeurs, loupant la qualification de peu. Alors pas question de s’arrêter là.

 

 Ces graines récoltées, on va aller les replanter dans les urnes, ou pas. Que veulent les montpelliérains : avec moi le monde d’après, ou un monde d’encul... ? glisse-t-il dans son style très cash. 



Son idée : créer « un triangle des Bermudes » avec les listes libres et convergentes à ses yeux : "Nous Sommes" d’Alenka Doulain et "Ecologie en Commun" de Clothilde Ollier. "Pour peser à 3, à hauteur de ce que nous représentons vraiment, 26 % des voix. C’est plus d’un quart des électeurs et la place faite aux propositions et le nombre de sièges doivent être proportionnels. CQFD. Et un triangle des Bermudes, ça va créer des turbulences", s‘amuse t-il. Et avance que ce pacte serait bouclé. 


 

« Nous ne donnerons pas un chèque en blanc au socialiste » Nous Sommes

"Nous Sommes", la liste citoyenne elle-aussi éliminée de peu (9,25%), dit ne fermer aucune porte. 

Ce pacte démocratique à 3 est soumis en ce moment à l’ensemble du mouvement pour approbation. Comme toute décision. Ensuite, à qui apporter cet éventuel soutien de poids ?

 On veut vérifier que la crise a bien changé le logiciel des candidats en lice, explique un porte-parole. On ne va pas être amadoué par 3 ou 4 places, nous voulons plus de démocratie. Nous ne donnerons pas un chèque en blanc au candidat socialiste, même si nos programmes sont plus proches qu’avec un milliardaire. Un milliardaire néanmoins prêt à changer davantage les choses. 

  Les contacts sont-ils plus avancés avec l’équipe de Mohed Altrad ? C’est en tous cas le message qu’ils laissent entendre. Car chaque mot, chaque signal compte en ce moment.
 

Le Green new deal des Verts  

Du côté des Verts, Coralie Mantion (7,4 %) confirme que les discussions sont en cours, des discussions plus poussées avec Michaël Delafosse. EELV a lancé un Green new deal et compte ne pas transiger sur plusieurs points comme:

 Zéro artificialisation des sols, ou zéro euro de la Métropole dans les infrastructures routières, sauf pour les transports doux. L’électorat ne se déplacera pas sans mesures écologiques, affirme l’ex- tête de liste des Verts.

Et avec qui se sent-elle biocompatible si liste d’union derrière le candidat de gauche ? Réponse directe :  Nous Sommes, et Clothilde Ollier.
 


Patrick Vignal pour une liste unique  

Quant à Patrick Vignal, ex candidat En Marche, il sait que ses 6 % peuvent être un coup de pouce utile pour boucler la victoire. Et ce pour les trois candidats.
« Mais mes colistiers ne sont pas à vendre ». Son option : une coalition Saurel/Delafosse/Altrad pour unir les forces en cette crise inédite. 
Et s’ils ne s’entendent pas, option très probable ?

 

 

 Je pourrai ne soutenir personne, prévient le député héraultais.

 

La triangulaire de tous les dangers 

Et dans le camp des qualifiés, comment voit-on les choses ?
Mohed Altrad et son équipe travaillent sur un plan de relance post Covid, dont la présentation a été repoussée pour continuer les discussions avec tous les partenaires.


 

 Nous prenons un peu plus de temps pour consolider notre projet et les possibles alliances, explique son équipe. Nous ferons tous les efforts nécessaires pour rassembler, sur la base de 3 principes : aucun logo de parti, être sur les mêmes objectifs, et la même philosophie de gouvernance partagée.

 Et la configuration actuelle semble selon eux la plus favorable :

 Une triangulaire bien structurée doit donner de sérieuses chances pour la victoire 


Une victoire à laquelle croit aussi Michaël Delafosse, fort de sa 2e place et de ses potentiels accords, dans une ville, un département et une région dont le coeur bat à gauche. 

 


Philippe Saurel de son côté, aux commandes de la ville en cette crise inédite, pourrait bénéficier d’un regain de voix et de la prime au sortant. Il doit néanmoins faire une sérieuse remontée après un premier round à moins de 20 %. Et personne pour l’heure ne s’est prononcé en sa faveur. 
Le premier tour des élections à Montpellier, comme partout en France, a été marqué par un fort taux d’abstention : 65,39%.
Et ces municipales restent, encore plus qu’ailleurs, totalement ouvertes. 
 

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