A Frontignan, le deuxième tour des municipales va voir s’affronter le candidat DVG Michel Arrouy et Gérard Prato soutenu par le RN. 2 listes sur 4 se sont retirées, appelant à voter contre les extrêmes.
Il n’en reste que 2, sur les 5 candidats du 1er tour. Michel Arrouy arrivé en tête avec 40,91 % des voix est le 2e adjoint du sortant Pierre Bouldoire, maire socialiste depuis 4 mandats. En face, Gérard Prato, déjà candidat FN en 2014, aujourd’hui à la tête d’une liste Union des droites, façon Robert Ménard.
Stop ou encore pour l’équipe sortante ? Le clan Arrouy se dit : “Confiant mais vigilant. On est plutôt satisfait de ce premier round. Les gens ont adhéré au projet, mais on reste concentré pour ce 2e tour. On veut de la lumière le 28 juin".
Leur prendre leur petit joujou (Gérard Prato)
Dans le camp d’en face, Gérard Prato (27,96% au 1er tour) reconnait que ses adversaires ont su mobiliser le 15 mars dernier. Et sait que ça sera compliqué. “J’ai des pros de la politique en face de moi. Vous pensez bien que me voir débarquer et leur prendre leur petit joujou, ça ne leur fait pas plaisir. Moi je suis un homme basique, simple".
2 listes sur 4 ont quitté la compétition
La liste citoyenne de Just Gonzalez qui a rassemblé 5,38 % des électeurs, a été éliminée dès le premier tour. Mais 2 autres pouvaient se maintenir. Elles ont préféré se retirer, dans une démarche de front républicain.
Arrivé 3e (13,11%), le candidat soutenu par Lrem Olivier Boudet appelle à faire barrage au rassemblement national.
Thibaut Cléret-Villagordo, classé juste derrière avec sa liste divers droite (12,63%), a lui aussi jeté l’éponge sans donner de consigne de vote. Mais explique sur les réseaux sociaux : "à titre personnel je serai toujours opposé aux extrêmes c’est pourquoi j’appelle chacune et chacun à voter contre et à faire preuve d’apaisement dans une période où nous en avons tous besoin ".
Le front républicain laisse chacun sur sa faim
Ces désistements font bien sûr réagir vivement Gérard Prato. "Je compte sur leur électorat pour faire preuve de bon sens ! S’ils ont lutté contre la municipalité au 1er tour, alors il faut aller jusqu’au bout et voter pour quelqu’un qui veut renverser la vapeur. Même si une quadrangulaire m’aurait desservi, j’aurai préféré pour le débat et une opposition riche".
L’équipe de Michel Arrouy s’attendait à ces décisions de retrait, et salue ces positions très claires : “ne pas dépasser la ligne rouge que constitue le projet de Gérard Prato”. Mais elle nourrit un petit regret : “C’est vrai que pour le débat, l’idéal serait qu’il y ait au moins une autre force démocratique”.
Adapter le programme à la situation
En attendant, chacun poursuit la campagne sur ses thèmes de prédilection. Mais pas que.
Michel Arrouy, en charge des questions sociales et de santé, s’est retrouvé de fait “en stage acceléré d’aspirant maire” pendant la crise du coronavirus, cogérant la situation avec Pierre Bouldoire. Cette crise a rendu encore plus aigü la nécessité de ne pas compter sur le seul tourisme dans cette cité balnéaire. Son équipe veut accélérer le développement d’une agriculture de proximité, car les gens ont eu une véritable demande pendant ces dernières semaines.
De son côté, Gérard Prato veut parer à l’urgence. Il continue à aller à la rencontre des commerçants “masqué, bien sûr”, precise t-il et avance des propositions pour soutenir l'économie locale, comme l'annulation des loyers jusqu'en septembre pour les commerçants des halles, ou l’exonération des droits de terrasse.
Il tente aussi de rassurer sur sa vision de la démocratie, en rappelant qu’il veut renforcer le rôle de l’opposition et organiser des référendums locaux.
Mais dans les deux camps, on est bien conscient que malgré l’enjeu important, ces élections ne sont pas la priorité des Frontignanais. Préoccupés par un avenir incertain dans cette ville fragile.