Depuis 2022, l'unité éducative expérimentale de Ganges accueille des enfants atteints de troubles du neuro-développement. Des parents se mobilisent pour "sauver" la classe qui accueille leurs enfants autistes depuis que la Communauté de communes a décidé de se désengager.
Elyana a 3 ans et demi, ne retrouvera pas sa classe l'année prochaine. Avec sept autres enfants, elle est scolarisée depuis septembre dans l'unité éducative expérimentale de Ganges. Elle souffre de trouble du spectre autistique et bénéficie d'un accompagnement personnalisé.
Des progrès remarquables
Depuis son entrée dans cette unité, sa mère, Christelle Presse, a noté des progrès remarquables. "Elle n’avait pas accès au langage en rentrant dans sa classe, actuellement, elle parle, elle communique, elle a beaucoup moins de colères." L'infirmière libérale, qui élève seule sa fille, a vu son quotidien changer : "C'est beaucoup plus gérable, que ce soit à la maison ou en classe."
Alors, pour elle, l'annonce de la fermeture de l’unité sonne comme un coup de tonnerre.
Cette décision, je n'arrive pas à la comprendre. Je n’ai pas eu d’explication et j'ai l'impression qu'on n'est pas entendus dans notre souffrance, dans ce que cela implique pour nos vies.
Christelle Presse, mère d'Elyana
Depuis 2022, la Communauté de communes de Ganges fournit les locaux dans l'école maternelle de la ville. Une enseignante, des accompagnants pour élèves en situation de handicap et des éducateurs spécialisés, employés d'une association éducative du Gard, travaillent main dans la main.
Mais cette structure serait devenue trop insistante, exigeant l'accueil de certains élèves à la cantine, alors que la Communauté de communes n'a pas le personnel pour les encadrer.
Michel Fratissier, maire de Ganges et président de la Communauté de communes, dénonce "un harcèlement régulier par téléphone et par mail." Pour lui, ces méthodes sont inacceptables. "On nous dit qu'on est des irresponsables, que déontologiquement, ça ne se fait pas, etc. Quand on est partenaires, on est partenaires, c'est-à-dire on est au même niveau de discussion. Il n'y en a pas un qui s'érige de façon pyramidale en donnant les instructions aux autres et exécutez".
Un mail au mois de févier
C'est la réception de ce mail au mois de février qui scelle la fin de l'entente entre les partenaires. La problématique de la cantine y est évoquée sur un ton ferme : "Ceci est éthiquement choquant. Nous ne comprenons pas cette rigidité dès qu'il s'agit d'enfants de l'unité éducative".
On aurait dû régler ça entre nous.
Jean-Luc Sauvaire
Aujourd'hui, Jean-Luc Sauvaire, le directeur de l'association éducative Mas Cavaillac regrette l'escalade. "On n'aurait pas dû adresser ce mail, je pense et on aurait dû régler ça entre nous, déplore-t-il. Je trouve ça dommage parce que je suis très sollicité par les parents qui sont en désespoir de ne plus avoir de réponse pour la prochaine rentrée scolaire".
Aucune solution globale n'a pour l'instant été trouvée pour la rentrée prochaine. La petite Elyana sera seulement accueillie à mi-temps dans son école de secteur.