"Pas Perdu", l'entreprise qui récupère les invendus des boulangeries pour les redistribuer aux plus précaires

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À Montpellier, un jeune chef d’entreprise récupère le pain en vélo cargo, et le redistribue aux associations qui viennent en aide aux personnes précaires.
À Montpellier, un jeune chef d’entreprise récupère le pain en vélo cargo, et le redistribue aux associations qui viennent en aide aux personnes précaires. ©Céline Aubert-Egret

Collecter les invendus des boulangers ou des maraîchers pour les donner aux personnes précaires, c'est le défi que s'est lancé Guillaume Clair-Caliot. Avec son entreprise "Pas Perdu", il collabore avec les commerces pour réduire le gaspillage alimentaire et aider ceux dans le besoin.

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En moyenne, un boulanger jette 10% de sa production chaque jour. Pour réduire le gaspillage alimentaire, à Montpellier, le jeune chef de l’entreprise Pas perdu récupère le pain en vélo-cargo, et le redistribue aux associations qui viennent en aide aux personnes dans le besoin.

Un service gagnant-gagnant

Chaque matin, Guillaume Clair-Caliot et les coursiers qu'il emploie se rendent dans ses boulangeries partenaires pour collecter le pain de la veille.

Comme il l'explique sur son compte Instagram, le jeune chef d'entreprise récupère les invendus et les pèse, au gramme près, car le boulanger va déclarer ses dons sur sa fiche d’imposition.

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Le service est gagnant-gagnant : pour le commerçant qui donne ses invendus à une association, pour l’association qui récupère des produits de qualité, et les réductions d’impôts permettent de financer les collectes.

Guillaume Clair-Caliot

Cet avantage fiscal permet ensuite au boulanger de verser une commission à Guillaume.

Produits de qualité

Le trentenaire collecte uniquement du pain biologique, auprès de boulangeries artisanales et d’épiceries solidaires mais aussi des fruits et des légumes.

On arrive à collecter des produits de qualité. C’est important que des gens qui bénéficient de l’aide alimentaire aient accès à des produits de qualité, et pas seulement à des produits 1er prix.

Guillaume Clair-Caliot

L'idée de monter cette entreprise lui est venue au fil de ses expériences professionnelles. Lors d'un passage en Suisse, Guillaume a enquêté sur la situation du gaspillage alimentaire.

""La honte, le dégoût, l’incompréhension", voilà exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai découvert des volumes ahurissants de produits alimentaires encore consommables dans les poubelles de supermarchés", écrit le jeune ingénieur en sciences de l'environnement sur son site internet.

Valeurs de partage

Guillaume a longtemps travaillé en Afrique et en Asie avant de changer de vie, et de vouloir aider les autres.

Son projet a rencontré le désarroi de certains commerçants. Clément Avias, par exemple, jetait jusqu’alors à regret son pain invendu.

Pour donner à des associations c’est compliqué. Il faut leur amener, il y a des jours ou ça ne convient pas. Avec Guillaume c’est lui qui passe, qui redistribue aux associations, et ça permet de ne rien jeter.

Clément Avias - Artisan boulanger

Un simple texto la veille et "Pas Perdu" vient chercher le surplus le lendemain.

Distribution à l'université Paul-Valéry

À l’Université Paul-Valéry, la distribution de pain bio est organisée une semaine sur deux par le SCUM, le syndicat étudiant montpelliérain. L’autre vendredi c’est à la Cité U de Boutonnet, pour les denrées alimentaires auprès de 300 jeunes bénéficiaires.

Au total, le jeune entrepreneur travaille avec une quinzaine de commerces, sociétés d’évènementiels et associations telles que la Croix Rouge, les Restos du Cœur, ou le Secours Populaire.

À terme, Guillaume Clair-Caliot rêve d'exporter son concept dans d’autres villes, et de trouver de nouveaux partenaires.

Écrit Céline Aubert-Egret.

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