En France, l'eau du robinet est généralement de très bonne qualité. Même si dans certaines régions comme les Hauts-de-France, les Pays-de-la-Loire ou en Bretagne, il y a des dépassements des normes en matière de pesticides. Mais les contrôles et les techniques de filtration de l'eau permettent une consommation sans risque sanitaire.
L'eau est indispensable à l'Homme. Et cette ressource naturelle, en plus d'être victime de la sécheresse, peut aussi subir des pollutions notamment à cause des pesticides et leurs «métabolites». Ce terme désigne les sous-produits des pesticides, résultats de leur évolution au fil du temps.
En Occitanie, à part l'extrême ouest de la région, la qualité de l'eau du robinet est bonne. Les résidus de pesticides sont très faibles voire nuls. Pourtant, des chercheurs de l'université de Montpellier travaillent sur la limitation des contaminations et sur les techniques de filtration et de potabilisation de l'eau.
publier un article sur les contrôles en France.
Maîtresse de conférences à l'Université de Montpellier et ost-doctorante en génie des procédés viennent deLes résultats des contrôles sanitaires de la qualité de l'eau potable en France par commune sont disponibles sur le site du ministère de la Santé.
De plus en plus de pesticides interdits
En France, malgré une législation restrictive, plus de 1.000 substances pesticides sont autorisées et utilisées en agriculture. D'où des contrôles sanitaires quotidiens de l'eau, du point de captage à notre robinet en passant par le réseau de distribution. Mais en moyenne, seuls 170 pesticides et métabolites sont recherchés avec de grandes différences selon les régions (158 en Occitanie). Le coût des analyses impose de faire des choix.
Il faut aussi compter avec les substances interdites qui sont toujours présentes dans les sols.
Il est donc nécessaire de cibler les recherches de pesticides dans les eaux destinées à la consommation en fonction de leur probabilité de présence et des risques pour la santé humaine. En clair, on ne trouve et ne vérifie que ce que l'on a cherché.
Les fréquences de contrôle dépendent quant à elle du débit du captage et de la taille de la population desservie, avec des variations pouvant aller de 0 contrôle annuel à plus de 800, selon les communes. Par exemple, 13.000 mesures par an sont réalisées dans la métropole de Montpellier.
Selon plusieurs études sur la qualité de l'eau potable des grandes villes de France, Toulouse figurait avec Bordeaux et Lyon parmi les meilleures et Montpellier était dans le top 10, moins bien classée à cause de traces de plomb, pesticides et nitrates mais toujours très en dessous des normes.
Prévenir et guérir les contaminations
Pour limiter les résidus des pesticides dans l'eau potable, le moyen le plus simple et le plus efficace reste de limiter ou supprimer les intrants et pesticides dans l'agriculture. Reste toutefois la question des polluants organiques persistants, qui peuvent demeurer dans l’environnement pendant des années, voire des décennies.
Sinon, il faut trouver des solutions curatives. Des technologies innovantes souvent coûteuses.
Dans les zones polluées, de façon permanente ou temporaire, il faut adopter une approche dite multi-barrières, en ajoutant plusieurs traitements aux étapes classiques. Comme la combinaison du charbon actif en poudre et de l'ultrafiltration (une technique de membranes) qui semble pertinente pour l’élimination de pesticides et de leurs métabolites.
Julie Mendret, maîtresse de conférences HDR à l'université de Montpellier.
Ces techniques de potabilisation de l'eau, très efficaces, sont encore peu développées en France. Pourtant, elles existent depuis plus de 20 ans, notamment la nanofiltration. Elles peuvent être utilisées contre les pesticides, les métabolites et les résidus chimiques, comme ceux de médicaments, qui posent de plus en plus de problèmes de pollution des sols.
Leur coût estimé est en moyenne de 15 euros supplémentaires par foyer et par an.
Cette filière d'assainissement est en plein développement dans le cadre de la production d’eau destinée à la consommation humaine.