PHOTOS. Montpellier : abattage massif des platanes malades de la place du Peyrou

46 platanes morts ou malades sont abattus ce mardi sur la place du Peyrou de Montpellier. Ces arbres des allées basses menaçaient, pour certains, de tomber. Les quelques 120 grands platanes qui arborent la place royale ne sont pas concernés.

Alors que les grands platanes de la place du Peyrou ont déjà reverdi en ce début de printemps, ceux des allées basses montraient pour certains des signes de faiblesse, quand ils n'étaient pas déjà morts. Ceux du bout des allées, proches de l'arc de triomphe, sont particulièrement touchés. 46 arbres, au total, ont été abattus. Le chancre coloré, qui a fait des ravages le long du canal du Midi notamment, n'est pas responsable du phénomène. La municipalité attend de connaitre la cause du dépérissement de ces platanes pour en replanter ou leur préférer d'autres espèces.

 Ce mardi, une grande opération a débuté pour abattre, tronçonner et évacuer ses 46 arbres, tout en limitant, au fur et à mesure, l'accès des promeneurs aux zones en travaux. En fin de matinée, la moitié des allées basses était déjà éclaircie. Et le chantier s'est achevé très rapidement, en début d'après-midi. Mais les platanes coupés qui pourraient héberger une faune remarquable ne seront évacués que demain mercredi.

Des platanes creux maladifs et dangereux

Certains sont tombés à la première poussée de l'entreprise chargée de les abattre. En cause, un mauvais enracinement des platanes, lié au dépérissement, ou des arbres encore bien debout mais totalement creux pour certains, tandis que d'autres avaient bien du mal à faire pousser quelques feuilles. 

L'expertise qui a eu lieu en amont était sans appel : 46 platanes morts ou en état de dégradation très avancée et irréversible. Ce sont les allées basses, des deux côtés de la grande place royale, qui sont concernées. Certains platanes en mauvais état avaient déjà été remplacés par de plus jeunes qui n'ont pas tous réussi à s'implanter.

 Les causes du dépérissement à l'étude

Une étude globale a été lancée il y a quelques temps par la ville de Montpellier sur l’ensemble monumental du Peyrou afin de déterminer les causes de ce dépérissement prématuré.

Pas de chancre coloré, c'est la seule certitude des experts aujourd'hui. Mais sur ces allées, les arbres étaient régulièrement taillés, beaucoup plus que les grands de la place principale que l'on laisse pousser en hauteur. De nombreux spécialistes avancent maintenant que les tailles successives et agressives qui ne se contentent pas d'élaguer les plus jeunes branches fragilisent considérablement les arbres. Mais le dépérissement de ces platanes aurait aussi des causes plus structurelles.

Il semblerait que les galeries souterraines d'eau conçues au moment de l'implantation du Peyrou se sont sans doute détériorées, ce qui a certainement occasionné l'assêchement des platanes. Un dépérissement que les dernières canicules ont encore accentué. D'ailleurs, nous allons faire des recherches, y compris archéologiques dans le sous-sol, pour en savoir plus.

Patrick Berger, directeur paysages et biodiversité ville de Montpellier

Ce sont tous ces facteurs, et aussi la qualité médiocre des sols qui sont étudiés en détail aujourd'hui par les services avant d'envisager une quelconque replantation, de platanes ou d'autres espèces, selon les résultats de l'expertise.

En tout cas, l'entreprise de Saint-Mathieu-de-Tréviers chargée "d'achever" la cinquantaine de platanes agonisants a pu constater leur mauvais état, et les 6 agents à l'oeuvre ce mardi n'ont pas regretté leur intervention.

La plupart des platanes sélectionnés étaient totalement creux, tout noirs à l'intérieur. Il y en a même un qui s'est déraciné tout seul à la première poussée.

Maxence Thély, élagueur-grimpeur pour l'entreprise Philip Frères

La faune protégée en amont et en aval

Depuis que les arbres à abattre avaient été repérés, certaines branches très creuses avaient été encapuchonnées pour limiter les infiltrations mais aussi l'installation d'insectes qu'il aurait ensuite fallu déloger.

C'est pour cela également que les arbres coupés vont, pour la plupart, rester au moins jusqu'à demain sur place, afin que la faune, les insectes les colonisant encore aient le temps de réagir et de quitter les platanes juste sectionnés à la base ou les tronçons débités grossièrement.

Et après?

Il faudra attendre le résultat de l'étude sur les causes du dépérissement pour savoir par quelle essence remplacer les platanes des allées basses. Remettre d'autres platanes, en limitant leur taille, ou choisir d'autres espèces, avec toujours la préoccupation que ces arbres ne "montent" pas trop, afin de laisser ouverte la perspective du Peyrou sur les les quartiers en contrebas. Parmi les espèces envisagées, l'arbre pionnier de la place du Peyrou, l'orme, décimé au début du 20ème siècle ( le dernier a été enlevé en 1920) par la graphiose. Il existe aujourd'hui des variétés résistantes à la maladie.

Le platane, arbre roi de la place du Peyrou

A part 4 magnolias au feuillage persistant plantés avant 1890, les platanes sont le seul ombrage de la place principale du Peyrou. On en compte plus de 120 plantés en une double allée qui fait pratiquement le tour du Peyrou, à l'exception du dégagement vers l'aqueduc.

 

Des platanes pour la plupart en bonne santé, autant qu'on puisse en juger à leur feuillage printanier, et qui permettent, malgré les fortes chaleurs estivales, de continuer à organiser brocantes hebdomadaires et animations festives sur la place haute qui domine Montpellier.

Pour en savoir plus sur l'histoire de la place du Peyrou et de ses différents aménagements, une étude publiée en 2006 par Thierry Lochard et intitulée La "Place royale du Peyrou à Montpellier : la statue équestre, le paysage et le territoire".

La place royale du Peyrou à Montpellier : la statue équestre, le paysage et le territoire

 

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