Hérault : sept platanes empoisonnés à Faugères

Des petits trous à la base du tronc et une injection mortelle. Faugères a découvert 7 de ses platanes empoisonnés. Dans l'Hérault, une centaine d'arbres a déjà été victime de ces actes de malveillance depuis le début de l'année. Des empoisonnements qui se multiplient et coûtent cher au département.

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"Cet arbre a été empoisonné". A l'entrée du village, des affichettes d'appel à témoins sont placardées sur 7 platanes. La municipalité de Faugères tente de faire avancer l'enquête de gendarmerie après la découverte de l'empoisonnement dont ont été victimes les arbres du bord de route. Faugères n'est pas un cas isolé. Depuis des années, différentes communes doivent faire face à ces actes toujours anonymes. Et le phènomène s'amplifie. 30 plaintes ont déjà été déposées dans tout le département depuis début 2020.

"Une personne malveillante a détruit notre patrimoine"

Une malveillance très discrète mais qui cause des gros dégâts. Un petit trou en bas du tronc à l'aide d'une perceuse sans fil, du round-up ou autre poison de même genre et le plus gros des platanes va commencer à végéter pendant une saison avant de mourir. Les platanes de Faugères ont ainsi été empoisonnées il y a plusieurs mois avant qu'on s'en aperçoive.
Difficile de prendre sur le fait les auteurs de ce massacre. Même s'il y a des caméras de surveillance, on ne se rend compte des dégâts que plusieurs mois après l'empoisonnement et les enregistrements vidéos ne sont pas conservés assez longtemps. 

"Un acte inadmissible d'une forte gravité au niveau incivilités" s'emporte Philippe Bouche, le maire de Faugères. D'où l'appel à témoin lancé par la mairie, espérant qu'il déliera les langues et permettra à la gendarmerie saisie de l'affaire de trouver les coupables. 

100 arbres empoisonnés dans l'Hérault en quelques mois

Faugères est loin d'être un cas isolé. Le département de l'Hérault, qui gère les arbres sur les routes départementales, a recensé une centaine d'arbres empoisonnés depuis le début de l'année. Au total une trentaine de plaintes a été déposée. Sans résultat pour l'instant.
Et certains villages voient les empoisonneurs récidiver d'année en année. C'est le cas à Gornies, à l'ouest de Ganges, où les arbres ont été décimés pendant trois ans et à grande échelle : 19 platanes massacrés l'an dernier.

Une atteinte à l'environnement...

Les arbres empoisonnés devront être abattus, déracinés, débités et emportés. C'est de la responsabilité des élus locaux de ne pas mettre en danger la vie des habitants avec des platanes qui menacent de tomber à tout instant. Certains arbres étaient centenaires, tous appartenaient à la communauté et étaient au même titre que les vieilles pierres le "patrimoine" de chaque village. Avec leur abattage, l'aspect esthétique des communes est dégradé et l'ombre si précieuse en été disparait. 

Qu'est ce qu'on recherche aujourd'hui avant tout? C'est à protéger notre environnement et notre commune va plutôt planter des arbres que les voir détruire!

Philippe Bouche, maire de Faugères

...et aux finances du département

A ces impacts environnementaux s'ajoute une conséquence financière non négligeable de ces empoisonnements. 1000 euros pour déraciner un arbre...multiplié par 100 arbres : le conseil départemental a investi récemment quelques 100 000 euros pour déraciner les arbres tués.
"C'est la bétise humaine", fulmine le "Monsieur" Arbres de l'Hérault qui remarque une constante dans ces empoisonnements:

"Dans la plupart des cas, ce sont des arbres qu'on nous a demandé d'enlever et qu'on a refusé. Ils gênent quelqu'un, un propriétaire, un voisin, un lotissement..." 

Philippe Vidal, président de la commission de gestion de plantation du Conseil départemental

En effet, "dans deux cas sur trois, on s'aperçoit qu'il y a une exaction après un refus de la commission...." précise Philippe Vidal.

Quels que soient les motifs personnels qui animent les empoisonneurs d'arbres, ils tombent sous le coup de la loi et cette malveillance est passible, si l'enquête aboutit, d'amende ou même de peine de prison.

Le reportage à Faugères de Daniel De Barros et Enrique Garibaldi pour France 3 Languedoc-Roussillon. 
 
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