POLEMIQUE. "Bientôt, il n'y aura plus assez d'eau pour tout le monde", un projet d'irrigation des vignes suscite la controverse

Dans la haute vallée de l'Hérault, un projet d'irrigation fait polémique. L'installation prévoit de prélever de l'eau dans le lac du Salagou au nord de Montpellier, pour compenser le déficit de pluie chronique pour la viticulture. Un collectif s'y oppose.

Les vignes de Guilhem Quinonero, à Monteyroux au nord de Montpellier, sont chaque année plus chétives. À cause de la sécheresse, il ne reste plus grand-chose à tailler. "Normalement, elles ont un diamètre deux fois plus important. Il faut savoir que plus les sarments sont petits, moins ils sont fructifères. Plus les raisins sont petits, et moins il y en a", explique le vigneron.

La sécheresse menace la survie des vignes

Le déficit de pluie chronique de la haute vallée de l’Hérault menace aujourd’hui l’agriculteur qui n’a pas d’alternative pour cultiver ses terres. "Sur ce territoire, à part la vigne, on ne peut pas faire autre chose car c'est ce qui consomme le moins d'eau. Le maraîchage ou les fruits, ça en consomme trois à quatre fois plus", ajoute le viticulteur.

Puiser dans le lac du Salagou

Pour éviter la disparition des vignobles, les pouvoirs publics ont lancé un vaste projet d’irrigation. Ces tuyaux, une fois enfouis dans le sol, transporteront jusqu’aux exploitations de l’eau puisée dans le lac du Salagou. Coût de l'opération : 7 M€ pour irriguer 700 hectares de vignes.

Un projet contre lequel se dresse un collectif au nom de la défense du lac, dont le niveau est régulièrement bas. Et selon ses membres, cela pose la question du partage de l’eau.

Il arrivera un moment où il n'y aura pas assez d'eau pour tout le monde.

Marie Azorin

Collectif "Sauvons le Salagou"

On fait des choix et il faudra les assumer jusqu'à la fin, c'est-à-dire jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'eau", s'inquiète Marie Azorin membre du Collectif "Sauvons le Salagou".

Quantités infimes et prévisibles

Les pouvoirs publics affirment que les quantités prélevées seront infimes, et promettent une gestion raisonnée. "Aujourd'hui, on a des structures adaptées pour savoir si dans trois jours il faudra apporter, 5 ou 10 mm. On ne dit pas le matin en se levant, "tiens c'est sec, on va balancer de l'eau". On ne la gaspille pas l'eau et ça le monde agricole en est pleinement conscient", rétorque Yvon Pellet,Vice-président du département délégué à l'économie agricole.

Pour le département, l’enjeu est colossal. L’agriculture est le deuxième secteur économique de l’Hérault après le tourisme.   

Écrit avec Aurélien David.

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