Le tracé du contournement routier prévu au nord de Montpellier ne fait pas que des heureux. Les riverains et un viticulteur en particulier s'inquiètent du passage de la départementale 68. Ils craignent surtout de voir ce paysage défiguré et une atteinte à leur activité oenotouristique.
La problématique visuelle du nouveau tracé de la départementale 68, le Lien, la dernière portion du contournement Nord de Montpellier, reliant Saint-Gély-Du-Fesc à la commune de Bel Air, reste d'actualité. Celle-ci va couper en deux un paysage verdoyant situé face au village de Combaillaux. "Ils vont déblayer d'un côté et remblayer de l'autre. C'est un calcul de déblais-remblais", regrette Bruno Lebreton, viticulteur à Combaillaux dans l'Hérault.
Une route non intégrée au paysage
Ce viticulteur n'en démord pas, l'intégration de la route dans le paysage est insuffisante. "Nous demandons juste un talus de terre de trois mètres de haut sur la globalité du talus. Là, la végétation va pousser toute seule, il faut laisser faire la nature et petit à petit la route va disparaître derrière ce talus. Il ne faut surtout pas planter des milliers d'arbres qu'il va falloir arroser. On n'y arrivera pas", martèle Bruno Lebreton
Huit kilomètres en question
Valérie Andrieu est l'ingénieur en charge des routes au conseil départemental, le maître d'œuvre de cet ouvrage de plus de huit kilomètres entre Saint-Gély-du-Fesc et Grabels.
Sur la portion qui pause problème, soit 1,6 km, la surélévation de 12 mètres de la route a été prise en compte selon elle.
"On va pouvoir monter un remblai qui supporte la voie à merlons d'une hauteur d'1,5 m environ. Cela va créer un remblai visuel qui sera travaillé pour créer un écran végétal", répond Valérie Andrieu.
Aucun élu sur place
Sur le terrain, les riverains de la future départementale 68 déplorent qu'aucun élu ne se soit déplacé pour constater l'impact du tracé sur le paysage.
Nous ne sommes pas contre ce lien, il faut le réaliser, mais pas de cette façon-là.
Bruno LebretonViticulteur à Combaillaux
Evolutions possibles
Le département de l'Hérault annonce 4 millions d'euros de mesures compensatoires pour la sauvegarde des espèces et de la biodiversité malmenées par le tracé routier. Concernant les travaux, la porte ne serait pas totalement fermée.
Si on peut améliorer le tracé en cours de réalisation, on le fera.
Valérie Andrieu.Ingénieur en charge des routes au Conseil départemental de l'Hérault.
Les travaux de cette portion de la départementale 68 devraient démarrer à la fin de l'année.
Un aménagement qui arrive alors que certains réclament un moratoire sur la création des nouvelles routes.
Ecrit avec Laurent Beaumel