Une vingtaine d’internes en médecine ont manifesté cet après-midi devant l’entrée du CHU Lapeyronie à Montpellier. Certaines spécialités réclament l’allongement de la durée de leur formation de 4 à 5 ans.
Les 1300 internes en médecine de l'ex-Languedoc-Roussillon étaient appelés à débrayer, ce 18 avril, comme partout en France, pour dénoncer la réforme de leur cursus, dont les décrets viennent de paraître.
Une réforme qui divise les internes : ils n'étaient qu'une vingtaine à manifester, à la mi-journée, devant l'entrée du CHU Lapeyronie, à Montpellier.
Formations sacrifiées, patients en danger
Certaines spécialités réclament l'allongement de la durée de leur formation de 4 à 5 ans. Leur slogan : formation sacrifiée, patients en danger.
Depuis plusieurs années, les ministères de la Santé et de l'Enseignement supérieur travaillent à la réforme de l'internat, qui débute en fin de sixième année et dure de 3 à 5 ans selon les spécialités, en concertation avec l'ensemble du secteur.
Le reportage de Valérie Luxey et Juliette Mörch
Problème, cette réforme très attendue, qui ne s'appliquera qu'aux prochains internes, maintient un cursus en 4 ans en cardiologie, néphrologie et hépato-gastro-entérologie, alors que l'Isni et ses soutiens en réclament cinq.
Or la réforme pourrait même entraîner une réduction du temps de formation, selon lui. Elle prévoit l'instauration d'un "statut d'assistant de 3e cycle" en 4e année, alors que les postes d'assistants sont actuellement réservés aux praticiens ayant terminé leur internat. Des responsabilités qui interviennent trop tôt selon les étudiants :
On trouve que c'est un peu difficile de mettre un interne après trois ans de formation en responsabilité dans des unités qui peuvent être assez lourdes comme les soins intensifs cardiologiques où il y a quand même des patients difficile à gérer, graves, trois ans cela nous parait beaucoup trop peu.
De son côté, le ministère de la Santé assure que la durée de formation n'est pas réduite et sera désormais "révisable annuellement". Mais tout "allongement nécessite que l'on s'assure des capacités de formation", prévient-il.
Empêcher que le texte entre en vigueur en novembre, et le renégocier avec le prochain gouvernement, c'est donc le but de ce mouvement de grève national et illimité.