Première judiciaire à Montpellier : un papy niçois se faisant passer pour un faux playboy jugé pour viols par surprise

La cour criminelle de l'Hérault juge à partir de ce lundi un septuagénaire pour "viols par surprise". Il conteste cette notion, qu'a pourtant retenu la cour de Cassation dans cette affaire. Agé de 67 ans à l'époque, il se faisait passer en ligne pour un playboy de 37 ans et attirer ses victimes.

C'est une première judicaire qui se tient à partir de ce lundi 25 octobre devant la cour criminelle de l'Hérault à Montpellier : un septuagénaire de Nice est jugé pour "viols par surprise", une notion juridique qu'avait dans un premier temps rejeté la cour d'Appel d'Aix-en-Provence dans cette affaire, mais qu'a finalement retenu la cour de Cassation.

Yeux bandés et mains attachées : un scénario digne de "50 Nuances de Grey"

Jack Sion, 74 ans aujourd'hui, comparaît pour s'être fait passer sur Internet pour un playboy de 37 ans et avoir ainsi attiré plusieurs femmes chez lui à Nice (Alpes-Maritimes). A l'époque des faits, en 2014, il était en réalité âgé de 67 ans. L'homme leur proposait un scénario de rencontre digne du roman érotique à succès "50 Nuances de Grey" : une fois arrivées sur le lieu de rencontre plongé dans la pénombre, les victimes étaient invitées à se bander les yeux. L'accusé leur attachait alors les mains avant d'avoir un rapport sexuel avec elles. Ce n'est qu'après avoir retiré leur bandeau qu'elles découvraient qu'elles avaient été trompées.

Trompées par son faux profil internet de jeune playboy

L'une d'entre elles a raconté à nos confrères de la rédaction nationale de France 3 avoir été dupée par les conversations qu'elles entretenait depuis plusieurs semaines sur le Web avec celui qu'elle croyait être un jeune et séduisant architecte d'intérieur travaillant à Monaco :

Il me disait que j'étais la femme de sa vie, qu'il avait eu un coup de foudre et qu'il ne voulait pas une rencontre comme les autres parce que je n'étais pas une personne comme les autres. J'étais d'abord méfiante, puis ses propos m'ont rassurée.

L'une des victimes

C'est ce personnage fictif qu'elle s'attendait à rencontrer, pas un homme âgé au "ventre bedonnant". A celui-ci, elle affirme : "je n'ai jamais donné mon accord".

L'accusé évoque des "rapports consentis de domination/soumission"

Devant le juge d'instruction, l'homme a toujours nié les viols et a toujours évoqué des relations sexuelles "dénuées d'ambiguité" et des rapports "consentis, de domination/soumission". Déjà entendu par le passé pour des faits similaires, il n'avait jamais été poursuivi. Mais la cour de Cassation en a, cette fois, décidé autrement, jugeant que la notion de "viols par surprise" résidait dans le stratagème utilisé et le jeu joué par cet homme pour amener ses victimes à avoir des rapports sexuels non consentis.

La notion de "surprise" rarement retenue par la justice

La surprise est l'un des éléments consitutifs du viol selon l'article 222-23 du Code pénal, selon lequel "tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol". Mais il est juridiquement le plus difficile à caractériser. 

Jack Sion, alias Anthony Laroche (son pseudonyme sur Internet), comparaît libre à l'audience. A son domicile, les enquêteurs ont retrouvé un carnet sur lequel figurait 350 noms de femmes. 3 ont porté plainte.

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