Pour la deuxième année, un sapin 100 % laine a été conçu par les habitants de Juvignac, près de Montpellier (Hérault). Illuminé depuis vendredi 4 décembre, il trône devant la mairie de la commune. Une belle initiative pour créer du lien social pendant ces fêtes de fin d'année.
Le confinement accroît les incertitudes. À la mairie de Juvignac, ville de 11 000 habitants à l'ouest de Montpellier, l'optimisme n'était pas forcément de mise pour ce qui est en train de devenir une tradition : le sapin en laine pendant les fêtes de fin d'année. "C'était un mélange d'un souhait politique et des équipes administratives pour tisser du lien entre les habitants", explique Justine Blo, adjointe à la démocratie locale et à la participation citoyenne.
Après une première édition réussie en 2019, les élus juvignacois ne savaient pas trop à quoi s'attendre en 2020, épidémie de coronavirus oblige. Et pourtant, tout a dépassé leurs espérances : un sapin en laine de 6 mètres de haut, illuminé depuis vendredi 4 décembre, a vu le jour sur le parvis de la mairie. Forcément, Justine Blo était aux anges.
"On est contents du résultat. On avait peur que ça ne fonctionne pas avec le confinement. Ca a permis à des personnes isolées de faire une activité."
Plus de carrés que prévu
Lancée mi-octobre, l'opération a mobilisé une soixantaine d'habitants de la commune, principalement des femmes. Un chiffre en hausse par rapport à l'année dernière. Avec des personnes de tous âges : des enfants avec leurs parents, "des trentenaires, des quarantenaires".
Evelyne Ricard a été l'une des grands artisans de ce projet. Après un stage de 15 jours en 2019 comme hôtesse d'accueil de la mairie de Juvignac, où elle habite depuis quatre ans, elle accepte de donner un coup de main. En 2020, la dame de 61 ans devient même en charge de ce projet. "On m'a laissé carte blanche, je l'ai fait à ma façon. Même si j'ai suivi le tracé, j'ai monté le sapin comme je le voulais", confie celle qui a fait du crochet depuis toute petite sous la houlette de sa mère, tricoteuse.
Evelyne a même fait des études de couture. "C'est pas quelque chose de difficile pour moi", en sourit-elle. Elle a été de loin la plus productive de l'aventure avec 53 carrés. Evelyne Ricard et Justine Blo ont fait partie des 4-5 personnes qui ont cousu pendant une semaine carré par carré "par terre, pour avoir un beau sapin", des mots de la sexagénaire.
En 2019, c'était au tricot. Cette fois, c'était au crochet. "Il y a de plus beaux détails", confie Justine Blo qui le trouve "plus coloré" que le premier.
Plus de carrés que prévu
Aussi, cet événement a permis à des Juvignacois de se rencontrer, à des assistantes maternelles de Juvignac et de communes attenantes comme Grabels, d'échanger. "Devant le parvis, les gens s'arrêtent, prennent des photos..."
Plus de carrés en laine - 400 - ont été réalisés qu'il n'en fallait - 333 - pour bâtir le sapin. Ils ont permis de décorer l'intérieur de la mairie avec des tapis par exemple. Rien ne se perd, tout se transforme.
Eveline Ricard planche déjà sur le sapin édition 2021. "Je suis en train d'en faire une maquette." Elle comme beaucoup d'autres Juvignacois ont déjà hâte de repartir pour une troisième édition. Sans Covid-19, cette fois.