Jusqu'à ce procès en appel à Montpellier, la thèse du match truqué était au centre des débats dans l'affaire des paris suspects. Mais elle s'est progressivement évaporée. L'avocat général l'a peu évoquée lors de son réquisitoire, tout comme les avocats des 16 prévenus dans leurs plaidoiries.
Les réquisitions sont tombées ce matin lors du procès en appel des paris suspects. L'avocat génèral a notamment requis une peine d'amende de 40.000 euros contre les frères Karabatic.
Mais où est passé la thèse du match truqué ?
L'avocat général Bertrand Baboulenne a axé son réquisitoire sur l'idée d'une "fraude collective", sur "la simultanéité des paris", et sur l'entente présumée entre les 16 prévenus. Mais il a très peu évoqué la thèse du match truqué. Il est tout de même revenu sur les "pertes de balles", "la défense catastrophique" de Montpellier, qui étaient, assure-t-il, concentrées sur la première mi-temps du match entre Cesson Rennes et Montpellier. Mais à part ça, pas grand-chose.
Retrouvez l'audience en direct, minute par minute, depuis le tribunal de Montpellier.
Nikola Karabatic donne la leçon
Deux experts ont été désignés par la justice dans cette affaire. Ils avaient pointé dans leur rapport des "indicateurs anormaux" dans le match présumé truqué. Ils ont eu bien du mal à exister face à Nikola Karabatic, jeudi dernier, lors de la première semaine du procès en appel. Nikola Karabatic a fait le "show" pour tenter de prouver que le match n'était pas truqué. "Je ne suis pas spécialiste", s'était presque excusé Johann Rage Rage, l'un des experts. "Je n'ai pas voulu contrarier M. Karabatic...".
"On a pu sentir une tentative de démonstration de fraude sur le match"
"Le ministère public considère que l'entente signe la fraude sans nous faire de démonstration de la fraude. A quelques moments, on a pu sentir une tenttive de démonstration de fraude sur le match mais ça a été très timide et finalement on s'est limité à un débat sur la concertation au niveau des mises.", déclare Me Darrigade, avocat des frères Karabatic, dans une interview accordée à France 3 Languedoc-Roussillon.
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La justice veut éviter un "fiasco judiciaire", selon la défense
Les avocats de la défense ont pour leur part dénoncé une justice qui veut éviter un "fiasco judiciaire". Ils ont tour à tour plaidé la faiblesse du dossier. "Je vais sortir par la porte, je vais entrer par la fenêtre.", a déclaré Me Jean-Pierre Emie, avocat de Nicolas Gillet. Il a expliqué qu'il n'y a aucun élément dans le dossier permettant de prouver que le match entre Cesson Rennes et Montpellier ait été truqué. "Donc on se concentre sur le reste", a-t-il ajouté. Le reste, c'est notamment "la concomitance, l'entente.".
Il faut "sauver à tout pris le dossier Cesson"
Il faut "sauver à tout pris le dossier Cesson" pour que ce ne soit pas "un fiasco judiciaire", a déclaré Me Frédéric Landon, l'avocat de Dragan Gajic.
"Le tribunal de Montpellier s'est trompé. L'escroquerie n'est pas constituée." a poursuivi, l'avocat de Dragan Gajic. "Vous ne voudrez pas sauver un dossier qui n'est pas sauvable.", a insisté Me Frédéric Landon.