En quelques jours, le même point de deal de ce quartier montpelliérain a été visé quatre fois. Des fusillades, parfois en plein jour, qui inquiètent les habitants. Tout comme les policiers, ils demandent davantage de moyens sur place.
Quatre fusillades en dix jours, en pleine rue dans le quartier de la Mosson, à Montpellier. Cinq personnes ont été blessées, ces derniers jours, sous fond de trafic de stupéfiants, la dernière ce samedi 19 octobre. Dans ce quartier, l'ambiance est morose et bon nombre d'habitants s'inquiètent de la situation. D'autant plus que le point de deal, visé à chaque fois, se situe à côté d'un centre commercial, et à une centaine de mètres d'un collège.
Toutefois, rares sont ceux qui osent prendre la parole auprès de notre équipe de France 3 Occitanie, par peur d'éventuelles représailles. Alors qu'il tient à garder l'anonymat, un habitant du quartier nous confie son désarroi : "On aimerait bien vivre en paix. On ne va pas refaire Marseille dans chaque quartier de France" en référence à la cité phocéenne et sa réputation de capitale de la drogue.
L'ombre de la DZ Mafia ?
Caméra éteinte, des habitants pointent la présence de gangs marseillais qui essaieraient de récupérer le trafic local.
"On parle beaucoup de la DZ Mafia qui pourrait être derrière ces tentatives de prise de territoire, confirme Bruno Bartoccetti, représentant du syndicat de police Unités dans la zone sud. Mais il n'y a pas que la DZ Mafia ou Yoda, d'autres gangs peuvent essayer de prendre le marché. On ne va pas exclure cette piste parce que le mode opératoire est le même que ce soit Nîmes, Cavaillon, Avignon, Montpellier et d'autres endroits. Bien évidemment c'est une piste qui ne nous échappe pas".
D'avantage de moyens de police réclamés
Si le temps de l'enquête a déjà débuté, la sécurisation du quartier demeure la priorité. Alors que des renforts de police étaient annoncés, notre équipe, restée toute une matinée sur place, n'a constaté aucune présence. Habitants comme policiers demandent des moyens : "On demande beaucoup plus d'effectifs pour être présent sur le terrain, pour sécuriser les enfants qui vont à l'école, pour sécuriser la population. On manque cruellement de moyens physiques en personnel" regrette le syndicaliste.
Le vendredi 18 octobre, trois personnes ont été interpellées, en possession d'arme à feu et de stupéfiants. Pour l'heure, aucun lien n'a été établi avec les fusillades.
Écrit avec Tristan Vyncke et Olivier Brachard