Deux candidats aux élections régionales se déplacent aujourd'hui à Montpellier pour parler de sécurité. Pourtant, les compétences des régions sont très faibles sur ce sujet. Alors coup de bluff ou intérêt réel pour le sujet ?
La sécurité : c'est le thème du déplacement de ce jeudi 3 juin, de deux candidats aux élections régionales en Occitanie, Carole Delga (PS) et Jean-Paul Garraud (RN). Le sujet brûlant sur le plan national - les ministres ou encore le président de la République ont multiplié les déplacements axés sur cette thématique ces dernières semaines - est devenu un incontournable des élections régionales.
En cause : il intéresse les Français et c'est même la préoccupation majeure de la population. D'après le sondage RégioTrack d'OpinionWay pour le journal "Les Echos" par exemple, 47 % des électeurs le placent en tête des principaux enjeux du scrutin des élections.
On sent bien que c’est la préoccupation de tous les Français donc que c’est forcément celle des candidats.
Les propositions des candidats en Occitanie en matière de sécurité
Alors les programmes de certains candidats regorgent de propositions. Carole Delga, présidente sortante du PS, projette notamment d'investir 50 millions d'euros sur les trois prochaines années pour sécuriser notamment les 173 lycées d'Occitanie, les TER et les cars. Elle promet de co-financer des équipements de polices municipales.
Jean-Paul Garraud, le candidat du RN, va lui encore plus loin :
- Création d'un poste de vice-président de Région chargé de la sécurité.
- Renforcement du circuit de vidéo-surveillance et de l’éclairage public dans les zones à risque.
- Généralisation de la vidéoprotection dans tous les transports en commun de la région.
- Gratuité des transports régionaux aux forces de l’ordre.
- Renforcement de la présence des forces de l’ordre dans les gares et les trains de la région.
Enfin, Aurélien Pradié, le député LR du Lot, envisage lui d'allouer 20 millions d'euros par an pour la création de "bulles de sécurité" aux abords des lycées.
Les compétences de l'Etat, des maires et des départements
Mais peut-on réellement parler de programme en matière de sécurité ? En réalité, l'action des régions sur ce thème est limitée. Elle se réduit aux lycées et aux transports régionaux.
Ce qu’il y a d’intéressant pour nous c’est que le sujet fait débat, donc ça va forcément interpeller les candidats pour les présidentielles. Mais on sait qu’on n'aura aucune réponse avec les régions.
La protection de la population sur le territoire est assurée principalement par l’État. C'est lui qui a l'autorité de police générale, il peut intervenir sur tout le territoire national.
Le maire, qui est officier de police judiciaire, a quant à lui la possibilité de créer une police municipale. Il possède également un pouvoir de police sur le stationnement et la circulation. Quant aux départements, ils gèrent de leur côté, la police de circulation et la sécurité incendie.
Alors pourquoi en faire un sujet de prédilection de la campagne ? La communication semble parfois l'emporter en matière de politique.