Renforts policiers à Montpellier : "un événement "historique" pour lutter contre le trafic de drogue et sécuriser les rues, selon le préfet de l'Hérault

Hugues Moutouh le préfet de l’Hérault estime "historique" l’arrivée de 160 agents de force mobile pour le mois de septembre entre Montpellier et Béziers. Deux unités de "Golgoths" pour lutter en priorité contre le trafic de stupéfiants et sécuriser les rues des deux villes.

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Dans une interview à la rédaction de France 3 Occitanie, Hugues Moutouh, préfet de l'Hérault, se félicite de l'arrivée de 160 agents mobiles dans le département. Des unités qui vont se consacrer en priorité à la lutte contre le trafic de stupéfiants.

 En quoi cette annonce est –elle historique ?

Hugues Moutouh : "l’arrivée de ces deux forces mobiles de façon pérenne dans l’Hérault pour juguler la délinquance à Montpellier et à Béziers est historique car en principe les forces mobiles sont utilisées pour des opérations ponctuelles de sécurisation pour lutter contre les violences dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre. Là, il s’agit d’une mise à disposition d'unités de CRS ou de gendarmes mobiles pour des opérations de sécurisation, de lutte contre la délinquance au quotidien, en particulier le trafic de stupéfiants et les violences sur la voie publique contre l’insécurité du quotidien".

Dans un entretien à nos confrères de Midi Libre, vous déclarez :"nous avons un problème dans le département de l’Hérault avec la délinquance étrangère. Au mois de juillet, sur la circonscription de Montpellier, 48 % des gardés à vue étaient de nationalité étrangère". Ne craignez-vous pas avec ces propos d’être taxé de raciste par les associations humanitaires ?

H. M : Pas du tout. Il y a des faits d’un côté. Chiffrés. Etablis. On s’aperçoit, en observant les chiffres de la délinquance que nous avons une part de plus en plus significative d’étrangers dans les personnes qui sont interpellées et placées en garde à vue. Mais ce n’est pas parce qu’on a beaucoup d’étrangers placés en garde à vue et qui commettent des infractions qu’immigration égale délinquance. 

Ce n’est pas parce qu’on a des étrangers qui sont délinquants que tous les étrangers sont des délinquants.

Hugues Moutouh

Préfet de l'Hérault

A partir du moment où on lutte contre la délinquance et notamment contre un certain type d’infractions, trafic, revente de stupéfiants ou de cigarettes, vols avec violences, on va s’en prendre aux personnes qui commettent ce genre de délits. Dans le département de l’Hérault, pour la circonscription de Montpellier (un peu moins pour celle de Béziers), il s’agit pour près de la moitié de personnes étrangères en situation régulière sur le territoire et notamment des mineurs non accompagnés.

 Les "Golgoths" pour impressionner les dealers dans les quartiers, cela va-t-il il suffire à éradiquer des trafics, tentaculaires, organisés et bien implantés depuis des années dans des zones très sensibles ? N’est-ce pas finalement qu’un effet d’annonce ?

H. M : "Les Golgoths, pour reprendre une image de rugby ce sont les "impact player", des joueurs qui rentrent au milieu du jeu pour changer la donne. On les utilise un peu comme des ogives qui vont faire la différence dans la lutte contre la délinquance. Je ne vais pas vous dire que demain il y aura zéro trafic en France ou dans l’Hérault mais on sera beaucoup plus efficaces avec que sans ces effectifs. Il faut occuper le terrain. Je pense qu’il y a d’une part le travail souterrain, d’enquête fait par la Direction territoriale de la Police judiciaire et celui de la Sûreté départementale sous le contrôle du parquet ou d’un juge d’instruction et on a aussi l’occupation de l’espace".

Le trafic et la revente s’effectuent sur l’espace public et c’est une des forces commerciales de ce trafic. A partir du moment où vous occupez le terrain, les conditions d’exercice de ce trafic sont rendues très difficiles.

Hugues Moutouh

H. M : "L'occupation du terrain est fondamentale mais pas suffisante en tant que telle. C’est pourquoi depuis un an, à la demande de Gérald Darmanin, nous menons des opérations coup de poing sur les points de deal (232 entre janvier et juillet 2022 concernant des petits trafic quotidiens). On va naturellement les poursuivre". 

La présence de 160 agents de la sécurité va vraiment semer la pagaille et nous permettra de faire du harcèlement. Il faut les harceler car leur technique de recomposer des points de deal à 300 mètres, il ne pourront plus le faire. Il faut assécher le terreau.

Hugues Mouthouh

Préfet de l'Hérault

Cinq brigades de gendarmerie dans l'Hérault

Un plan de création de 200 brigades de gendarmerie a été annoncé il y a quinze jours par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, pour permettre un meilleur maillage des gendarmes sur le territoire. Une trentaine seraient envisagées en Occitanie. Le préfet Hugues Moutouh précise qu’il pourrait y avoir cinq créations dans l’Hérault : trois brigades fixes pour les zones urbaines et deux mobiles dans les Hauts cantons.

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