Réunis dans un café du centre historique, militants et élus LREM de Montpellier ont célébré la victoire d'Emmanuel Macron face à Marine Le Pen. En attendant de se lancer dans la bataille des élections législatives
Ils s'étaient donné rendez-vous au premier étage d'un café du centre-ville de Montpellier. "On est assez confiants, reconnaît un militant, mais tant que le chiffre ne s'affichera pas, on tremblera un petit peu". Ils sont une soixantaine à patienter devant l'écran de télévision, à pianoter sur un smartphone et partager les dernières estimations qui circulent à Paris. Puis, quelques secondes avant 20 h, vient enfin le décompte, repris en choeur dans la salle, et le score d'Emmanuel Macron qui s'affiche... Cris de joie et applaudissements nourris de Patrick Vignal et Patricia Mirallès, les deux députés LREM de l'Hérault qui se prennent dans les bras. Autour d'eux, on chante : "et un, et deux et cinq ans de plus !" Pour tous, c'est le soulagement.
Belle victoire mais grande responsabilité
Pour Patrick Vignal, élu il y a 5 ans dans la 9ième circonscription de l'Hérault, il faut déjà penser à l'échéance de juin. "C'est une belle victoire mais c'est aussi une grande responsabilité. Il y a un troisième tour, les Législatives, mais il y aura aussi un quatrième tour : c'est la rue et c'est la foule. Nous devons créer une méthode nouvelle. Moi, je ne veux plus être élu seulement par un électeur sur deux. On a besoin de convaincre et de retourner sur le territoire."
C'est une belle victoire mais c'est aussi une grande responsabilité. Il y a un troisième tour, les Législatives, mais il y aura aussi un quatrième tour : c'est la rue et c'est la foule. Nous devons créer une méthode nouvelle.
Patrick Vignal, député LREM de la 9ième circonscription de l'Hérault
Pas question en effet de pavoiser pour les députés sortants de la majorité présidentielle qui, ici, ont vu le Rassemblement National progresser dans de nombreuses communes du département. "Un quinquennat, c'est trop court, assure Patricia Mirallès, élue dans la 1ère circonscription de l'Hérault. Je suis heureuse que l'on puisse continuer ce qu'on a commencé il y a 5 ans et qui a été interrompu par la pandémie".
Je suis heureuse que l'on puisse continuer ce qu'on a commencé il y a 5 ans et qui a été interrompu par la pandémie.
Patricia Mirallès, députée LREM de la 1ère circonscription de l'Hérault
Se retrousser les manches
Et même si aucun d'entre eux n'est assuré de conserver l'investiture de La République en Marche pour le scrutin des 12 et 19 juin prochains, ces députés sortants sont prêts à "se retrousser les manches" comme l'assure Jean-François Eliaou, élu dans la 4ieme circonscription de l'Hérault. "C'est une belle surprise et un excellent résultat. Mais maintenant, il va falloir porter ce programme dans nos territoires. Il va falloir aller projet contre projet !"
C'est une belle surprise et un excellent résultat. Mais maintenant, il va falloir porter ce programme dans nos territoires. Il va falloir aller projet contre projet !
Jean-François Eliaou, député LREM de la 4ième circonscription de l'Hérault
Christophe Euzet, élu dans la 7ième circonscription de l'Hérault, est lui aussi prêt au combat. "Ce soir, le score est un peu plus étoffé que ce qu'on nous avait annoncé donc je suis heureux. Mais il va falloir qu'Emmanuel Macron soit en mesure de gouverner et pour cela il lui faudra une majorité à l'Assemblée nationale dans les semaines qui viennent. L'énergie, on l'a toujours, mais la confiance, il va falloir la mériter..."
Il va falloir qu'Emmanuel Macron soit en mesure de gouverner et pour cela il lui faudra une majorité à l'Assemblée nationale dans les semaines qui viennent. L'énergie, on l'a toujours, mais la confiance, il va falloir la mériter...
Christophe Euzet, député Agir de la 7ième circonscription de l'Hérault
En 2017, les candidats LREM avaient raflé 7 sièges sur 9 dans l'Hérault. Cette fois, la partie est loin d'être gagnée d'avance. Parmi les villes de France de plus de 200 000 habitants, c'est à Montpellier que Jean-Luc Mélenchon a obtenu son record de voix au premier tour avec 40,73 % des suffrages exprimés contre 20,45 % à Emmanuel Macron. Le candidat de La France Insoumise y a gagné 9 points et près de 12 000 bulletins en cinq ans. Premier tour où, par ailleurs, la région Occitanie et le département de l’Hérault ont majoritairement placé la candidate du Rassemblement national en tête.