Retour sur la "claque du siècle" lors de l'épopée du Maroc en Coupe du monde de football au Qatar

A Montpellier, dans le cadre d'une rencontre "Journalisme et médias en Méditerranée", Fathia Elaouni, directrice Antenne de la Radio 2M au Maroc est revenue sur le parcours extraordinaire de l'équipe du Maroc lors de la coupe du monde de football au Qatar et l'immense soutien populaire véhiculé par le numérique.

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Le Maroc a réalisé un exploit historique en se qualifiant pour les demi-finales de la Coupe du Monde au Qatar 2022 avant de s'incliner face à la France. Les victoires auparavant face à l'Espagne et le Portugal ont soulevé tout un peuple et bien au-delà. Les représentations officielles ont applaudi le parcours des Lions de l'Atlas. L'Afrique toute entière était devenue supportrice du Maroc. Pour le New-York Times, le Mondial 2022 "sera toujours la Coupe du monde du Maroc."

Engouement extraordinaire

Les médias marocains ont veçu cet engouement extraordinaire et le numérique via les réseaux sociaux notamment n'y est pas étranger. "C'est la claque du siècle," se souvient Fathia Elaouni, directrice de l'antenne Radio 2M au Maroc. "C'est l'histoire du Petit poucet qui arrive là où on ne l'attendait pas. Une équipe de jeunes joueurs que l'on a adoptés comme s'ils étaient nos enfants. A l'échelle de l'Afrique, c'était extraordinaire." 

C'est la force de la rue. Jamais les politiques n'y arriveront.

Fathia Elaouni, directrice Antenne Radio 2M au Maroc

"L'image de réfugiés kurdes dans un camp qui lèvent le drapeau marocain comme une vague d'espoir gigantesque, c'est la voix des opprimés quelque part. Ou l'image de cette famille ukrainienne dans un sous-sol qui parle de ces jeunes joueurs. Ces moments de fraternité ont été repérés via les médias numériques. C'est la force de la rue. Jamais les politiques n'y arriveront."

Fathia Elaouni s'exprime dans le cadre d'une rencontre "Journalisme et médias en Méditerranée" sous l'égide de la conférence annuelle de la Copeam organisée par Radio France à Montpellier du 26 au 28 avril. La COPEAM est une organisation à but non lucratif consacrée au dialogue et à la coopération culturelle dans le bassin méditerranéen, à travers l’implication des principaux acteurs du secteur audiovisuel, dont les radios et télévisions publiques de 27 pays du bassin, dont France Télévisions.

La directrice Antenne de la Radio 2M au Maroc l'affirme: "le numérique est l'espace de démocratisation par excellence. Mais je fais bien la différence entre réseaux sociaux et média numérique. Aujourd'hui, le journaliste perd plus de temps à vérifier l'information qu'à la donner." 

Espace public

"L'important est d'avoir des sources plurielles," explique Odile Moreau, professeur d'histoire contemporaine à l'université Paul-Valéry Montpellier 3. "Le Printemps arabe ( à partir de la fin 2010, NDLR) a été l'ouverture d'un champ des possibles, l'émergence d'un nouvel espace public, celui du journalisme citoyen, impossible du temps de Ben Ali par exemple."

Mohamed Djouldem, politiste et maître de conférences en sciences politiques à l'Université Paul-Valéry Montpellier 3 prévient : "L'information est un enjeu de pouvoir essentiel, il ne peut pas être laissé à quelques uns et il ne faudrait pas laisser penser que ce ne sont des problèmes rencontrés que par les pays du sud méditerranéen. Il existe des fonds d'autoritarisme au nord également. En France, le recours au 49.3 en est l'exemple."

"Travailler ensemble est utile pour faire tomber les barrières de préjugés et d'ignorance de cultures différentes. Le numérique doit y participer," assure Claudio Cappon, secrétaire général de la COPEAM. 

Fathia Elaouni a 57 ans. "Pas une année comme celle-ci où je n'ai pas eu envie de me remettre en cause. Notre radio a pris le virage digital il y a 7-8 ans. Les Marocains ne veulent pas seulement être écoutés, ils veulent devenir acteurs de leur pays, ils veulent prendre la parole."

Nous devons être plus proche de ce monde que l'on s'est pris en pleine face.

Fathia Elaouni, Directrice antenne radio 2M au Maroc

La journaliste prend alors l'exemple d'un fait divers qui a soulevé l'indignation ces derniers mois au Maroc: le viol d'une fillette. En première instance, les auteurs présumés ont été condamnés de 18 mois à deux ans. Une clémence qui avait choqué l’opinion. Ce drame a relancé le débat sur la protection des enfants contre les violences sexuelles dans le royaume et la nécessité de réformer les lois.

"Les femmes ont pris le parole et exprimé leur indignation dans tout le pays. Nous devons être plus proche de ce monde que l'on s'est pris en pleine face." Le 14 avril, la cour d'appel de Rabat a condamné l’un des accusés à 20 ans de prison ferme et les deux autres à 10 ans chacun.

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