L'Agence Régionale de Sante d'Occitanie alerte sur les risques de prolifération des cyanobactéries sur nos lieux de baignade cet été. En cause : le réchauffement climatique et la sécheresse qui favorisent le développement de ces organismes toxiques pour la santé humaine et animale. On vous explique comment repérer leur apparition et les bons gestes à adopter pour s'en protéger.
À l'approche des vacances d'été, le changement climatique aura-t-il raison de nos envies de baignade ? L'Agence Régionale de Santé (ARS) d'Occitanie rappelle que 100% des 154 lieux de baignade en mer et plages et 92% des 298 lieux situés sur nos lacs et rivières sont "sûrs", avec une eau de bonne ou d'excellente qualité. Mais son directeur, Didier Jaffre, précise que "le réchauffement n'est pas sans effet, notamment sur l'eau douce". Là peuvent en effet proliférer les cyanobactéries ou algues bleues, des organismes toxiques pour la santé humaine et animale.
La sécheresse chronique qui sévit depuis des mois sur notre région est susceptible d'augmenter ce phénomène, comme l'explique Yannick Duran, ingénieur en santé environnementale et responsable de la cellule mutualisée "Eau" à l'ARS Occitanie.
On peut avoir une hausse de concentration des bactéries dans l’eau. Si cela se produit, automatiquement, les baignades seront sujettes à des non-conformités bactériologiques.
Yannick Duran, ingénieur en santé environnementale et responsable de la cellule mutualisée "Eau" à l'ARS Occitanie
Présence généralisée sur les bords du Tarn en Lozère
Les cyanobactéries ont pour origine les nutriments tels que l'azote et le phosphore, présents du fait de l'activité agricole, mais aussi du réchauffement. Lorsqu'elles se décomposent et prolifèrent, elles libèrent des toxines dans l'eau. A l'été 2022, leur présence généralisée a été attestée sur les bords du Tarn et le niveau de vigilance renforcée a été déclenché d'abord entre Sainte Enimie et Les Vignes en Lozère, puis sur l'ensemble du linéaire. En tout, en Occitanie, l'été dernier, cinq sites ont été fermés temporairement à la baignade et quatre ont atteint le seuil de vigilance.
Ainsi dans la métropole de Montpellier, la baignade, mais aussi les activités aquatiques, la consommation de produits de la pêche et l'abreuvement des animaux ont été interdits sur le Lez en juillet 2022.
Des contaminations dans l'Hérault et en Haute-Garonne
En Haute-Garonne, deux sites ont également été frappés des mêmes interdits, toujours en raison de la présence de cyanobactéries : le plan d'eau de Sesquières à Toulouse et celui de la Ramée à Tournefeuille durant la quasi-totalité de la saison estivale.
Il est donc important de savoir repérer les signes de leur apparition. Julien Faizandier, cadre référent "Baignade" à l'ARS Occitanie, précise.
La présence de flocs sur les pierres d'un cours d'eau ou d’efflorescences algales dans l'eau peuvent permettre de mettre en évidence leur présence.
Julien Faizandier, cadre référent "Baignade" à l'ARS Occitanie
Cela se traduit généralement par une coloration de l'eau en rouge, brun, brun-jaune ou vert.
Les bons gestes de prévention
En cas de pollution, le drapeau violet est hissé et la baignade est interdite. En cas de doute, il est important de prendre une douche après avoir nagé. Et pour éviter tout désagrément, les bons gestes sont importants :
- Eviter de se baigner hors des sites surveillés,
- Ne pas jouer avec des bâtons, galets ou algues,
- Ne pas boire une eau potentiellement contaminée,
- Tenir les animaux de compagnie en laisse.
Surveillance régulière
De son côté, l'ARS Occitanie effectue des contrôles sanitaires périodiques et répconise une surveillance journalière par les exploitants des lieux de baignade. En cas de non-conformité, une enquête est menée et des mesures conservatoires (interdiction de baignade) sont prises jusqu’au retour à une qualité de l'eau normale (attestée par des prélèvements de contrôle).