L’été 2022 a été marqué par une forte sécheresse. Résultat : la production de foin, nécessaire à l’alimentation de certains cheptels, connaît une crise qui dure. Cette situation met en difficulté de nombreux propriétaires de chevaux.
Jean-Louis Arguel est le gérant d’un centre équestre situé à Lattes (Hérault). Dans son centre hippique, des chevaux destinés aux cours d’équitation et aux courses. Toute l’année, il accueille aussi des chevaux en pension.
“Il y a eu une baisse significative des stocks” à cause de la sécheresse de l’été dernier, rapporte Jean-Louis Arguel. Partout dans les zones où l’été 2022 a été le plus rude, le constat est le même : il y a moins de paille et foin disponibles. Par exemple en Gironde, la production a été divisée par deux, rapportent nos confrères de France 3 Nouvelle-Aquitaine.
“Pour l’instant j'arrive à m'en sortir”, se rassure Jean-Louis Arguel. Pour nourrir ses bêtes, il produit lui-même son foin, base de l’alimentation des équidés, à hauteur de 50% de ses besoins. Pour le reste, il fait appel à des fournisseurs.
“Les prix ont doublé”
Mais chez les fournisseurs justement, le foin manque aussi à l’appel. Et en plus de la baisse significative de la production, l’inflation a fait exploser les prix. “Là ou on l’achetait 100 euros la tonne de foin l’an dernier, il faut compter 200 euros la tonne cette année. Les prix ont doublé”, rapporte Jean-Louis Arguel. “C’est vrai qu’il y a eu une nette augmentation du prix du foin cette année”, confirme une cavalière qui possède trois chevaux. “C’est catastrophique”, assure-t-elle.
Pour faire face à cette hausse de 100%, Jean-Louis Arguel peut tout de même compter sur la compréhension de ses partenaires. “Je travaille avec des gens qui ont accepté de ne pas répertorier une hausse aussi importante, ça se lisse sur le temps. Mais je ne sais pas comment font mes confrères…”
Tout le monde doit y trouver son compte sans que ce soit exagéré.
Gérante de centre équestre
Incertitudes pour l’avenir
Grâce à cet arrangement, Jean-Louis Arguel a pu geler les prix des cours d’équitation dans son centre. Notamment parce qu’il est convaincu qu’en cas de hausse des tarifs, sa clientèle pourrait être réticente. “On ne peut pas augmenter les cours d’équitation comme ça, on ne peut pas être sûr que les gens vont suivre”, reconnaît le gérant.
“Il va bien falloir répercuter la hausse sur les prix parce qu’on ne peut pas se permettre que les chevaux aient moins à manger sous prétexte que tout augmente. Les gens vont devoir faire des choix en fonction de leur pouvoir d’achat ”, défend de son côté Manon Arguel, elle aussi gérante du centre équestre Saint-Pierre de Lattes. “Tout le monde doit y trouver son compte sans que ce soit exagéré”, défend-elle.