Sécheresse : vers une pénurie de ressources en eau dans le Languedoc et le Roussillon

Après un printemps très sec, les bassins des fleuves côtiers sont déjà en alerte. Selon une étude de l'agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse, il manque 84 millions de m3 d'eau cette année en Languedoc-Roussillon pour satisfaire l'ensemble des usages.

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L'été s'annonce particulièrement chaud et sec sur le littoral languedocien d'après les projections de Météo France. En cette fin de mois de juin, les ressources en eau sont scrutées de très près. 

84 millions de m3 de déficit

En Languedoc-Roussillon, elles sont déjà déficitaires, alors que le plus fort de la saison reste à venir. 

Dans la partie méditerranéenne de la région Occitanie, les études révèlent un manque d’eau d’environ 81 millions de m3 pour satisfaire l’ensemble des usages sur les bassins versants et laisser un débit suffisant dans les rivières pour préserver la qualité de l’eau et la vie biologique.

Laurent Roy, directeur général de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse

Il poursuit, "pour les nappes souterraines, ce sont plus de 3 millions de m3 qui manquent pour équilibrer la balance entre les prélèvements et les réalimentations".

En cause : le réchauffement climatique et la surconsommation accentuée avec la hausse de la population au cours de la saison estivale.

Alors que le mois de juillet pointe à peine le bout de son nez, tous les départements de l'ex Languedoc-Roussillon, excepté la Lozère, sont déjà en vigilance sécheresse. 

Des restrictions sur la consommation de l'eau

Le Vidourle, l'Orb sont et le Fresquel ont eux été placé en alerte et font l'objet de restrictions.

Sur certaines communes qui bordent ces points d'eau, il est formellement interdit 24h/24h de remplir les piscines privées, laver les véhicules et faire fonctionner les bornes et fontaines en circuit ouvert. Par ailleurs, de 8h à 20h, il est interdit d’arroser les terrains de sports, de golfs, les jardins, les pelouses, et espaces verts publics et privés, des jardins potagers.

Cumul de précipitations déficitaire

Trois grands types de sécheresses sont distingués par Météo France :

  • La sécheresse météorologique provoquée par un manque de pluie ;
  • La sécheresse agricole causée par un manque d’eau dans les sols et qui nuit au développement de la végétation ;
  • La sécheresse hydrologique lorsque les lacs, rivières, cours d’eau ou nappes souterraines ont des niveaux anormalement bas.

 

Les effets du changement climatique sont là. A l’horizon 2050-2070, le débit moyen des principales rivières de France devrait diminuer d’au moins 10 à 40 %.

Laurent Roy, directeur général de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse

Dans la région, ces trois sécheresses se combinent. Elles sont la conséquence d'un printemps très sec. En effet, malgré un mois de mai arrosé, le cumul de précipitations est déficitaire de 25 à 50% dans le Languedoc-Roussillon. 

Ainsi, si l'on se penche sur les indices d'humidité des sols, on constate que sur le littoral languedocien, l’assèchement des sols est accentué.

L'agriculture, une activité très consommatrice en eau

Autre conséquence de cette sécheresse, l'agriculture. Cette activité est fortement consommatrices en eau. Elle totalise plus de 70% de l'eau consommée dans le monde. Grande terre agricole, l'Occitanie doit aussi faire face à cette demande en eau conséquente pour le maintien de cette activité. 

Selon une étude de l'agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse, 885 millions de m3 d'eau sont nécessaires pour l'irrigation des sols en Languedoc-Roussillon sur un total de 1,26 milliards de m3. 

La nappe de l'Astien scrutée à la loupe

Dernier point chaud scruté avec grande attention : la nappe de l'Astien. Elle est la source principale d'une cinquantaine de campings installés entre la basse vallée de l'Aude et l'étang de Thau. Chaque été, elle est mise à mal par la surpopulation estivale. 

Ainsi, dans un contexte d'augmentation de la population permanente, plusieurs pistes sont à l'étude pour préserver cette ressource en eau. Le syndicat mixte d'études et de travaux de l'Astien, étudie par exemple la possibilité d'utiliser de l'eau brute pour le remplissage des piscines des campings. En ce qui concerne les activités agricoles, plusieurs projets de substitution sont prévus à partir de ressources moins tendues comme le Rhône. 

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