"Si ça continue, on va devoir licencier", une inquiétante baisse de fréquentation cet été dans les hôtels de Montpellier

Les hôtels montpelliérains accusent une baisse des réservations de l'ordre de 20 % dans leurs établissements ce mois de juillet par rapport à l'année précédente, notamment provoquée par l'inflation et par des changements d'habitudes chez les clients.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

La saison est dure pour les professionnels de l'hébergement. "Depuis le début de la journée, je n'ai eu que deux réservations", confie Cyrille charpentier, directeur de l'Hôtel Guilhem, à Montpellier. "L'année dernière, on était plutôt autour d'une quinzaine à la même période. Si ça continue comme ça, on va devoir licencier, voire fermer l'établissement", anticipe même le représentant la branche hôtellerie de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (UIMH).

On a jamais vu ça, j'espère que les clients vont revenir en septembre.

Cyrille charpentier, représentant hôtellerie de la branche UMIH

À Montpellier, les hôtels accusent une baisse de fréquentation de l'ordre de 20 % au mois de juillet, d'ordinaire synonyme d'afflux massif de touristes. Moins de réservations, mais aussi moins d'extras et de clients de passage.

La dure reprise post-covid

"La clientèle du juillet a été timide", confirme Camille Galtier, président du club hôtelier du grand Montpellier, une association qui recense 76 hôtels sur la métropole. "Les années précédentes, on était autour de 90 % de taux d'occupation en juillet, là on est plutôt dans les 70 % en termes de ressenti", se désole-t-il.

Plusieurs facteurs viendraient expliquer ces pertes, à commencer par un retour à la normale post-covid, alors que les frontières ont totalement réouvert. "Les touristes français se focalisaient principalement sur le sud pendant la pandémie, mais là, on revient à une normalité du marché. Le problème, c'est que le retour des touristes étrangers n'a pas suffi à compenser ces pertes."

Le directeur de l'hôtel des Arts a notamment une pensée dit-il pour ces établissements qui ont ouvert depuis 2020, attirés par le boum des réservations pendant les périodes de déconfinement et qui doivent aujourd'hui largement déchanter.

"Le volume de clients n'a pas augmenté, contrairement à l'offre, notamment avec la multiplication des Airbnb dans le coin". Montpellier compte davantage de chambres Airbnb que de chambres d'hôtels, ce qui a poussé la ville à forcer les hôtes à s'enregistrer auprès de la mairie depuis 2021, avec une limite de 120 jours de location par an.

Pouvoir d'achat et changement d'habitudes

Autre changement majeur, la quasi-disparition des clients de passage, qui arrivent le jour même devant l'accueil en demandant s'il reste une chambre. "Ils passent surtout par des plateformes de réservation en ligne aujourd'hui, or elles prennent un pourcentage, explique Camille Galtier. On constate aussi que les clients ne prennent presque plus d'extras. Beaucoup d'hôteliers me disent qu'ils ont deux fois moins de demandes de petit-déjeuner par exemple cet été, ce qui faire encore baisser davantage leur chiffre d’affaires."

Montpellier a toujours été une ville étape pour ceux qui souhaitent se rendre en Espagne, où les prix ont tendance à être plus compétitifs qu'en France. Une donnée qui pèse davantage aujourd'hui dans l'esprit des touristes habituels de la zone montpelliéraine, généralement moyennement voire peu fortunés.

On a eu des saisons exceptionnelles pendant les années covid, mais tout ça, c'est fini...

Camille Galtier, président du club hôtelier du grand Montpellier

"On n'a pas une clientèle avec un gros pouvoir d'achat, ce qui la rend plus sensible à la conjoncture économique. Avec l'inflation, certains semblent préférer aller voir ailleurs, voire ne pas partir en vacances", selon le président du club hôtelier, qui soupçonne également la médiatisation de la sécheresse dans le sud d'avoir joué un rôle dans le choix de destination des touristes.

À Palavas-les-Flots, au sud de Montpellier, où le pouvoir d’achat des touristes a tendance à être plus important, la baisse de fréquentation se fait ainsi moins ressentir. "On a une baisse de la fréquentation d'environ 12 %", observe Nicolas Pavie, propriétaire de l'hôtel Amérique, où les clients ont tendance à s'établir entre deux et quatre nuits, contre moins de deux en moyenne sur Montpellier. "Au moins, les gens savent qu'il y a de la place."

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité