Le Stade Français, bien aidé par un Gaël Fickou décisif, est sorti difficilement vainqueur samedi d'un duel de costauds face à Montpellier (25-20) et conservera la 2e place du Top 14 à l'issue de la 8e journée. Le MHR est 6ème.
Le MHR reste provisoirement dans la zone des barragistes (6e) mais pourrait s'en faire déloger dimanche par Bordeaux-Bègles et/ou La Rochelle.
Dans un choc indécis, au cours duquel les deux camps ont connu des temps forts, c'est Gaël Fickou qui a fait la différence. Le centre international, en grande forme avant les tests de novembre du XV de France, a offert le premier essai à Waisea (16e) d'une passe sautée, avant d'inscrire son 6e essai personnel de la saison juste avant la pause (40e).
C'est enfin le Toulonnais d'origine qui a amené l'essai de la délivrance à cinq minutes de la fin, alors que son équipe était menée (18-20), d'une course en biais dans l'axe qui a abouti à l'essai de Sekou Macalou (25-20, 76e).
Sans lui, le Stade Français aurait peut-être perdu ce match sur un scenario identique à celui du Racing, tant il a été mis sous pression par le MHR et notamment Aaron Cruden. L'ouvreur néo-zélandais, discret depuis son arrivée dans l'Hérault en 2017, a constitué un danger de tous les instants.
Cruden offensif
Le champion du monde 2011 a surpris le rideau défensif rose par un coup de pied par-dessus qui a provoqué un surnombre montpelliérain. L'ouvreur est à la conclusion pour remettre les siens dans le match (10-7, 26e). Cruden est ensuite passé juste à côté de deux essais: son service au pied pour Gabriel Ngandebe (33e) a failli réussir et son contre sur un dégagement mal senti de Morné Steyn (54e) aurait pu jeter un froid dans Jean-Bouin s'il avait pu aplatir avant la sortie en ballon mort.
Paris s'en sort bien
Paris s'en sort bien. Mis sur orbitre par une grosse première poussée de son pack qui lui a offert une première avance sur pénalité (3-0, 4e), le Stade Français n'a jamais pu se mettre à l'abri. La faute à des touches ratées (2e, 38e), à l'en-avant de Paul Alo-Emile devant sa ligne qui a permis à Cruden d'égaliser (10-10, 35e), ou à cette glissade de Piet Van Zyl, sur un coup de pied d'occupation, qui fit passer le MHR devant au score pour la première fois du match avec l'essai de Kévin Kornath (18-20, 70e).
Heureusement, Fickou était là. Mais Paris va devoir se passer de lui pendant un mois.
Les réactions
Julien Tomas (demi de mêlée de Montpellier): "On ne passe pas loin du gros coup, on était venus le tenter. On était venus pour se faire plus plaisir que les derniers matches. Pour cela, il fallait plus déplacer le ballon, tenter des coups. Je pense qu'on est sur la bonne voie. Je suis satisfait de voir que l'équipe peut tenir un match de bout en bout et ne rien lâcher jusqu'à la fin. J'espère qu'on a posé des bases sur ce match. Le point (de bonus défensif) récompense le groupe sur l'envie de jouer."Louis Picamoles (troisième ligne centre de Montpellier): "Je suis fier de l'équipe. Il y a un peu de frustration, pas de regrets mais de la déception parce que ça fait deux week-ends d'affilée qu'on perd le match dans les ultimes minutes après avoir fait ce qu'il fallait pour les emporter (après Edimbourg en Coupe d'Europe, NDLR). Sur ces deux derniers matches, j'ai envie de retenir le positif et de construire dessus. La semaine dernière, on avait montré une grosse solidarité défensive et une belle abnégation. Aujourd'hui, on a montré
un visage offensif qu'on n'avait peut-être pas vu à Montpellier depuis un petit moment. Il y a du positif malgré la défaite."