Tourisme : "une erreur majeure, on agresse les visiteurs", la taxe de séjour augmente de 34 %, les professionnels furieux

Les Pyrénées-Orientales, l'Aude et l'Hérault connaissent, depuis le premier 1er janvier, une taxe additionnelle de séjour appliquée par l'État, dans l'optique de financer la LGV (Ligne grande vitesse) entre Montpellier et Perpignan. Une nouvelle qui a de quoi crisper les professionnels du secteur.

Depuis le 1er janvier 2024, tous les touristes des Pyrénées-Orientales, de l'Aude et de l'Hérault doivent s'acquitter d'une taxe de séjour additionnelle, décidée par l'État après des discussions au parlement. Une hausse brutale cette année, car cette taxe coûtera aux touristes 34 % de plus qu'en 2023. 

Cela ne représente en réalité que quelques centimes par nuit en hôtel ou campings. Mais un couple qui dort une semaine dans un hôtel 4 étoiles paiera en moyenne 18 euros de plus qu'en 2023.

D'autres départements de l'Occitanie sont aussi concernés par cette même hausse, où la taxe servira à financer la LGV Toulouse-Bordeaux concernant les départements de l'ouest du territoire.

Financer la LGV Montpellier-Perpignan

Cette taxe de séjour additionnelle vient en fait s'ajouter aux taxes de séjour instaurées chaque année par les communes ou communautés de communes. Elle servira entièrement à financer la LGV voulue par l'État entre Montpellier et Perpignan.

Agnès Langevine, vice-présidente de la région Occitanie, défend cette décision. "Il fallait trouver un mode de financement pour la LGV. Le sénat a donc décidé de cette taxe de séjour, plutôt qu'un impôt sur les habitants de la région".

La vice-présidente rappelle que la ligne Montpellier-Perpignan devra être financée à 40 % par la société de la LNMP (ligne nouvelle Montpellier-Perpignan)

Opposition des professionnels

Le président de l'Umih (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie) des Pyrénées-Orientales ne l'entend pourtant pas de cette oreille. Brice Sannac craint des conséquences néfastes pour le tourisme dans la région. "C'est une erreur majeure de décider d'une taxe qui ne profitera pas aux visiteurs, ou alors pas avant 15 ans. Le but initial de la taxe de séjour est d'améliorer l'expérience directe, à court terme, d'un visiteur sur une commune ou un territoire", soupire-t-il.

Il ajoute : "Si moi je décide d'augmenter mes tarifs pour changer mes douches dans vingt ans, c'est du vol. Là on agresse clairement les visiteurs".

Le TGV entre Montpellier et Perpignan, un vieux serpent de mer

Voulu depuis plus de vingt ans, le projet LNMP a bien du mal à se concrétiser. Elle est depuis le début souhaitée par l'État pour enfin avoir un réseau 100 % TGV sur le littoral méditerranéen français. Et surtout une continuité de ligne à grande vitesse entre Paris et Madrid, pour relier, à terme les deux capitales en six heures.

Si le premier tronçon de LNMP devrait voir le jour entre 2034 et 2036, le deuxième tronçon Béziers-Perpignan ne sera quant à lui pas construit avant... 2040, voire 2045. Le coût global est estimé à six milliards d'euros.

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