Deux cas d'infection humaine et trois chevaux contaminés au virus West Nile sont signalés ce vendredi 6 septembre par les préfectures du Gard et dans l'Hérault. Pour Amélie Seguin, vétérinaire au sein de la clinique Léonis à Saint-Laurent d'Aigouze, cette maladie est "récente", mais revient depuis une dizaine d'années.
Une forte fièvre, des symptômes neurologiques, et parfois le décès de l'animal. Ce sont les symptômes qui caractérisent la fièvre du Nil occidental, ou virus West Nile pour les chevaux. La direction départementale de la protection des populations (DDPP) de l’Hérault signale, ce 6 septembre, trois cas d'infection de chevaux à ce virus dans le département.
Quelques heures plus tard, la préfecture du Gard annonce la détection de deux cas d’infection humaine et un cas d’infection équine "en Camargue gardoise", dans la commune de Vauvert. "L’état de santé de ces patients n’a pas nécessité d’hospitalisation. Les habitants de Vauvert ont été informés par la mairie", indique la préfecture.
Dans l'hérault, deux des animaux concernés sont décédés. Les cas ont été signalés dans les communes de Mauguio, Lattes et Lansargues. Les services de la DDPP indiquent être "dans l'attente de résultats définitifs". Les vétérinaires interrogés par France 3 Occitanie signalent également d'autres cas.
Une maladie transmise par les moustiques
La maladie se transmet par les moustiques,qui se contaminent "en piquant des oiseaux sauvages". Elle est transmissible à l'homme, et peut être asymptomatique, indique la DDPP. Plusieurs cas avaient par exemple été détectés l'an dernier en région Provence-Alpes -Côte-d'Azur.
Quels symptômes, quels moyens de prévention, Amélie Seguin, vétérinaire au sein de la clinique Léonis à Saint Laurent d'Aigouze a répondu aux questions de France 3 Occitanie.
France 3 Occitanie : avez-vous détecté des cas de virus de West Nil parmi les chevaux que vous soignez ?
Amélie Seguin : nous avons eu le cas d'un cheval qui est décédé. On a un deuxième cas suspect pour lequel on est dans l'attente des résultats. Cela se traduit par une forte fièvre, des symptômes neurologiques. Cela peut durer quatre ou cinq jours, parfois davantage, et peut aller jusqu'au décès.
La maladie est-elle fréquente dans le département ?
A.S : C'est une maladie qui est “récente”. Je suis vétérinaire depuis vingt ans, et cela fait peut-être dix ans qu'on la voit. Il y en a tous les quatre à huit ans, toujours à la même période : fin août / début septembre. Il n'y en a pas eu l'année dernière, ni l'année d'avant. Quand c'est une année où la maladie est présente, on peut avoir entre 20 et 50 cas.
Certaines races de chevaux me semblent plus résistantes, comme le cheval de race Camargue, par exemple.
Quels sont les moyens de prévention et de traitement ?
A.S. : il existe un vaccin, qui est assez cher, comme tous les vaccins assez spécifiques. Il faut le faire au printemps ou au début de l’été. Quand le cheval est atteint, cela ne sert plus à rien. Il peut y avoir des traitements pour soulager, comme la cortisone, ou des vitamines. Le virus se transmet par les moustiques, mais pas par le contact d'un animal à un autre. Il peut y avoir un seul cheval contaminé dans un troupeau.
Éleveurs, vétérinaires et habitants de Camargue invités à la vigilance
Le préfet de l’Hérault appelle à la vigilance particulièrement "les détenteurs d’équidés situés en Petite-Camargue". Elle recommande la mise en place "d'un traitement insecticide préventif et une vaccination des chevaux". La maladie doit être déclarée par le vétérinaire à la DDPP. Elle invite également les éleveurs à appliquer "les gestes de prévention permettant de se protéger contre les piqûres de moustiques au regard de leur possible exposition".
Les habitants de Camargue sont quant à eux invités à "lutter contre la prolifération des moustiques autour du domicile en éliminant les eaux stagnantes", à "porter des vêtements couvrants et amples, notamment en soirée" et à "utiliser des répulsifs". "Il est demandé aux chasseurs d’être particulièrement vigilants sur ces mesures de précaution lorsqu’ils chassent dans les zones humides", souligne-t-elle également.