La mairie de Paris a demandé un "plan d'urgence" et le remplacement d'ici une semaine de 3.000 vélos inutilisables à l'opérateur Smovengo, chargé du déploiement du nouveau Vélib. Le groupe héraultais est confronté à une grève après de multiples dysfonctionnements techniques.
La "situation s'est fortement dégradée" depuis la mi-avril, a affirmé devant la presse Christophe Najdovski, adjoint EELV aux Transports de la maire PS de Paris Anne Hidalgo, au lendemain d'une rencontre entre les élus et l'opérateur.Les difficultés rencontrées depuis le 1er janvier par le consortium à raccorder au réseau électrique le dispositif de vélos en libre-service, dont un tiers électriques, l'a conduit à faire marcher près de deux-tiers des vélos sur batteries, a-t-il expliqué.
Or l'utilisation de batteries "n'est pas fonctionnelle et le mouvement de grève actuel, qui entraîne l'absence de maintenance, fait que la situation s'est aggravée", a-t-il insisté.
Selon le Syndicat Velib' Autolib', 670 stations étaient en service ce jeudi, dont seulement 263 étaient raccordées directement au courant.
La plupart des vélos fonctionnent sur batteries, qui se déchargent et ne sont pas remplacées, à cause de la grève.
La mairie de Paris demande un "plan d'urgence" et le remplacement, d'ici une semaine, de 3.000 vélos inutilisables à l'opérateur Smovengo, chargé du déploiement du nouveau Vélib', confronté à une grève après ses multiples difficultés de mise en place.
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Un plan d'urgence en 3 points
La mairie de Paris a de ce fait demandé au consortium un "plan en trois points", avec un "plan d'urgence d'ici le 3 mai" pour remplacer quelque 3.000 vélos dont les batteries sont déchargées et qui "bloquent le système".
Un "point" sera fait le 3 mai dans le bureau de la maire, avec l'opérateur et le Syndicat.
La Ville a ensuite demandé "l''électrification accélérée" d'ici début juin des stations existantes qui fonctionnaient sur batteries. Il s'agira ensuite pour Smovengo de poursuivre le reste du déploiement sans recourir à la solution batteries.
"Vélib' aujourd'hui est un chantier hors norme qui n'a pas d'équivalent en Europe", a de nouveau plaidé l'élu parisien en concédant une
"sous-estimation de l'ampleur de ce chantier au moment de la préparation de cette transition qui aurait dû être plus longue".
"Gigantesque cafouillage ?" et fortes amendes pour Smovengo
Le dispositif Vélib', très aimé des Parisiens et des visiteurs, fait l'objet de multiples critiques depuis le début de son déploiement raté, en raison de multiples dysfonctionnements.
S'ajoute désormais une grève depuis vendredi dernier d'une partie du personnel qui réclame les mêmes avantages que chez l'ancien opérateur JCDecaux.
La grève a été reconduite jeudi, a indiqué à l'AFP un porte-parole des grévistes qui dénoncent également l'embauche par Smovengo d'intérimaires pour les remplacer.
"C'est un gigantesque cafouillage", a de son côté martelé l'opposition municipale dont les groupes PPCI (pro-Macron ex-LR) et LR ont envisagé des "dénonciations de contrat".
Le contrat "qui n'a toujours pas été communiqué aux élus, court sur 15 ans pour un montant de 600 millions d'euros", a ajouté le groupe LR.
Les pénalités financières, de quatre millions à ce jour, le surcoût du déploiement et la perte de recettes "interrogent la capacité financière de Smovengo à tenir le choc", a ajouté un communiqué.
La France insoumise, pour qui "le fiasco continue", a estimé qu'il fallait "arrêter les frais et remunicipaliser" le dispositif, selon Danielle Simonnet.
Le consortium Smovengo qui comprend Smoove, une PME de Montpellier, Mobivia (Norauto, Midas), l'Espagnol Moventia et les parkings Indigo, prend la suite du groupe JCDecaux.
L'objectif initial était de 700 stations au 1er janvier et de 1.400 fin mars sur Paris et les 60 communes adhérentes, selon les chiffres du Syndicat Autolib' Velib' Metropole gestionnaire.