Une partie des réserves d'eau souterraines sont à des niveaux préoccupants en ce mois de décembre, notamment sur le littoral méditerranéen. À Montpeyroux, à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Montpellier, dans l'Hérault, les habitants s'alimentent grâce aux pluies de mars 2022.
Alors que la pluie tombe à verse dans le Pas-de-Calais et en Charente, le dernier bulletin de l’année du BGRM (Bureau de recherches géologiques et minières) dresse une carte de l’état des nappes d’eau souterraine en France. Le contraste est flagrant, alors que de nombreuses régions sont dans le bleu et que le littoral méditerranéen est au régime sec.
L'emblématique Fontaine de la source de Fonchaude, près de Montpeyroux (Hérault) est ainsi à sec depuis juillet dernier. Du jamais-vu. "Depuis que je suis né, je l'ai toujours vue couler, se souvient Claude Carceller, maire de Montpeyroux (Hérault). Dans le passé, beaucoup de gens venaient effectivement ici, car cette source avait des vertus thérapeutiques et soignantes."
Cruel manque de pluies
Sur cet ancien site thermal, les traditionnelles pluies d’automne ne sont jamais venues, seulement quelques gouttes de surface totalement insuffisantes pour recharger les nappes phréatiques. Il n’a pas plu du tout sur l’ouest l’Hérault, et très peu sur la partie est. Ici, on s'alimente grâce aux pluies de mars 2022... "Actuellement, on a 77 points de contrôle dans le département, dont 70% qui sont sous le minimum historique d'un mois de décembre classique. C'est la sécheresse en plein hiver", alerte Nicolas Lienart, hydrogéologue pour le département de l'Hérault.
Au niveau national, les pluies d’automne ont bien fait leur office, apportant beaucoup de bleu sur la carte. Mais dans le Languedoc-Roussillon, on est en rouge dans l’Hérault et l’Aude, avec une situation critique dans la plaine du Roussillon, où il n'a pas plu depuis deux ans.
On est en plein hiver et le tourisme n'est pas encore là donc on va avoir des difficultés, même si les pluies sont présentes au printemps.
Yvan Caballero, hydrogéologue au BRGM
"On se prépare effectivement à vivre une année 2024 compliquée, explique Yvan Caballero,
Hydrogéologue au BRGM. Il faut espérer que des précipitations soient au rendez-vous pour nous permettre de redresser la barre, mais on est d'ores et déjà dans des niveaux critiques."
Appel à la vigilance de chacun donc pour préserver notre ressource en eau, la crise climatique est bien là. En ce mois de décembre, les restrictions de consommation sont toujours en place.