Depuis le 1er janvier, la ZFE (Zone à faibles émissions) est passée au niveau 3 dans la Métropole de Montpellier. Les véhicules Crit'air 3 ne sont a priori plus admis sur ce territoire. Mais face à la grogne des automobilistes et des professionnels en particulier, la Métropole n'a pas installé de signalisation et l'Etat ne verbalisera pas. Jusqu'à nouvel ordre.
Fiable, robuste et économique, Jean-Claude Gross, électricien Plombier dépannage à Saint Martin de Londres), aime son camion. Mais il a désormais l'impression que ce n’est pas réciproque pour la Métropole de Montpellier. "Depuis le 1er janvier avec mon camion Crit'air 3, je n'ai plus le droit de rentrer en ville", note l'artisan.
Cette règle, c’est la ZFE. La zone à faibles émissions. Il s’agit d’exclure les véhicules les plus polluants des centres-villes. Mais pour beaucoup d’artisans, le passage à un véhicule plus propre est insurmontable à court terme.
À deux ans de la retraite, je ne vais pas investir. C'est un gros budget. Il faut compter entre 50 et 60 000 euros.
Jean-Claude GrossArtisan-plombier
Les critères des Crit'air 3
Depuis le 1er janvier, les conditions de fonctionnement de la ZFE de Montpellier ont évolué. Les véhicules Crit’air 3 sont interdits. Il s’agit des voitures essences et hybrides immatriculées avant 2006 et des diesels d’avant 2011. Sur le papier, avec un tel véhicule, vous ne pouvez plus circuler. Mais sur le papier seulement car la Métropole a choisi de ne pas sanctionner.
Sur le territoire de la métropole, il n'y aura aucune verbalisation car nous savons que c'est un cap difficile et nous ne voulons pas pénaliser l’activité professionnelle des artisans de notre territoire.
Julie FrêcheAdjointe aux mobilités et au Transport Métropole de Montpellier
Une promesse qui sera tenue, selon l'élue, jusqu’à la fin du mandat.
Pas de pass en centre-ville
Du côté de la CAPEB, un des principaux syndicats des artisans du bâtiment, on applaudit. Mais d’une main pour l’instant. Les artisans possédant un véhicule Crit'air 3 ne peuvent plus obtenir de pass centre-ville qui permet notamment d’entrer dans l’Ecusson... jusqu’à nouvel ordre.
"On peut bénéficier d'un abonnement de 100 euros. Il est très peu cher mais aujourd'hui les conditions ne sont plus remplies pour les Crit'air 3. On a presque tous les jours des artisans qui ne peuvent plus répondre à ces critères-là", ajoute Jean Pierre Garcia, président de la CAPEB 34.
La CAPEB espère pouvoir rencontrer les responsables de la Métropole dans les prochains jours. Une invitation à la galette des rois du syndicat le 16 janvier prochain est même lancée au maire.