La force athlétique séduit de plus en plus d'adeptes. La France a sa fédération et fait désormais partie des meilleures nations au monde. Contrairement à l'haltérophilie, la discipline n'est pas olympique. Mais certains des poids lourds de ce sport ne s'interdisent plus de rêver. Reportage près de Montpellier.
Bienvenue au pays des costauds. Au Crès, à quelques kilomètres au nord-est de Montpellier, on pratique la force athlétique. La discipline conjugue trois mouvements : les flexions de jambes la barre sur les épaules, le développé couché la barre tendue au-dessus de la poitrine et le soulevé de terre qui amène la barre du sol jusqu’au niveau des hanches.
L'explosion de la force
Romuald Massé est triple champion du monde de ce sport "aux mouvements plus simples" que l'haltérophilie, "plus technique" elle. Le gaillard de 147 kg en soulève 263 en développé couché. Il a vu la discipline évoluer depuis dix ans qu'il la pratique. "Il y a plus d’implication dans le coaching, c'est mieux encadré qu’il y a dix ans. On s’entraînait ensemble mais ça se limitait à ça", explique celui qui baigne dans la musculation depuis tout petit.
"Le sport a explosé depuis les trois ou quatre dernières années et c’est très bien. Le niveau a explosé aussi !"
Romunald Massé, triple champion du monde de force athlétique
La force athlétique voit son nombre d'adeptes exploser depuis 2019. Pourquoi un tel engouement ? Parce que c'est est un sport simple et très bénéfique pour la santé. Un sport de haut niveau qui a sa fédération, elle est autonome depuis une dizaine d’années, avec des arbitres, des entraîneurs fédéraux…
"On a des résultats exceptionnels, détaille Stéphane Berot, le président de l'association Force occitane et l'entraîneur de l'équipe de France de force athlétique. L’équipe de France est la nation n°1 mondiale chez les femmes, les hommes sont troisièmes ou quatrièmes sur le plan mondial (…) On est un petit pays, on a 14 ou 15 000 pratiquants, mais on a des résultats qui sont prodigieux."
On a des résultats qui sont prodigieux.
Stéphane Berot, entraîneur de l'équipe de France de force athlétique
Les jeunes en sont particulièrement friands, mais ils ne sont pas les seuls. "C’est un sport qu’on peut démarrer à tout âge, analyse Stéphane Berot. D’ailleurs, c’est assez surprenant, on a des gens qui démarrent à 40-50 ans et qui veulent faire des compétitions."
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Un rêve olympique
Contrairement à l'haltérophilie, la force athlétique ne fait pas (encore) partie des disciplines olympiques. D'abord, il fallait se faire connaître, "sortir de l’ombre" de sa cousine. "Les deux familles sont séparées depuis dix ans, ce sont deux entités différentes, explique Stéphane Berot. Nous aussi, on est un sport entier, avec nos valeurs, notre encadrement, nos champions. On mérite d’être olympique comme l’haltérophilie !"
Autre évolution, la discipline se féminise. Un tiers des 15 000 pratiquants sont désormais des femmes.