Dans le cadre des violences commises dans un amphithéâtre de la faculté de droit dans la nuit du 22 au 23 mars dernier, huit personnes ont été interpellées et cinq mises en examen.
Le doyen de la faculté, Philippe Pétel, qui a démissionné après les incidents ayant vu des hommes encagoulés expulser violemment des étudiants grévistes d'un amphithéâtre de la faculté, a été mis en examen pour complicité d'intrusion et Jean-Luc Coronel, professeur, a été mis en examen pour complicité d'intrusion et violences en récidive, en raison d'une condamnation datant de 2013. Tous les deux avaient été placés sous contrôle judiciaire.
Un travail et une mobilisation très importante de la sûreté départementale
Les enquêteurs devaient identifier les membres du commando. "Un travail et une mobilisation très importante de la sûreté départementale", selon le procureur de la République de Montpellier, Christophe Barret.
Rôle central de la compagne de l'enseignant déjà mis en examen
Le 11 septembre, 8 personnes ont été interpellées à Montpellier, Sète et dans le Gard notamment et 6 déférées ce matin, 13 septembre après leur garde à vue. Parmi elles, la compagne de Jean-Luc Coronel. Une femme de 47 ans sans antécédent judiciaire.
Elle aurait demandé "par téléphone ou message" à plusieurs personnes de se regrouper pour faire partir les occupants de la faculté, " mais sûrement pas de manière violente", a-t-elle indiquée en garde à vue. Elle ne conteste pas la réalité de ces contacts et explique également avoir agi de sa propre initiative.
Aucun autre enseignant
Les autres personnes déférées sont tous des hommes et " aucun n'est enseignant", précise Christophe Barret. "Ils évoluent dans les milieux nationalistes ou régionalistes mais que ce n'est pas au nom de telle ou telle organisation qu'ils expliquent être intervenus." Le fils de président de la Ligue du Midi en fait partie.
Vidéo et téléphonie
Un premier regroupement a lieu dans Montpellier puis sur le parking de l'Université, normalement réservé au personnel. "Des vidéos l'attestent", assure le procureur de la République.
Selon une des personnes déférées, un homme de 61 ans, militaire en retraite, Philippe Pétel, doyen, aurait pris la parole sur le parking devant le groupe d'individus et Jean-Luc Coronel, en indiquant " qu'il s'agissait du bon moment pour intervenir".
Violences aggravées
Des mesures de contrôle judiciaire ont été requises. "Mais selon les enquêteurs, il manque sans doute une ou deux personnes," indique Christophe Barret. Dans le cadre de ces violences aggravées par trois circonstances, les peines maximales encourues sont de 7 ans d'emprisonnement et 100.000 euros d'amende.
Selon le procureur de la République, dix personnes ont été légèrement blessées lors de l'intervention du commando: "Quatre avec une interruption de travail temporaire d'une journée et six avec zéro ITT."
Le point presse du procureur de la république de Montpellier Christophe Barret:
(avec Carine Alazet et Valérie Banabéra)
Dans le cadre des violences commises dans un amphithéâtre de la faculté de droit dans la nuit du 22 au 23 mars dernier, huit personnes ont été interpellées et six ont été déférées ce matin. Parmi elle, la compagne de l'enseignant déjà mis en examen.
Rappel des faits
Les faits se sont déroulés dans la nuit du 22 au 23 mars 2018, avant une heure du matin. La faculté de Droit de Montpellier était alors occupée par des étudiants en grève. Une centaine d'occupants étaient encore dans l'amphi.
Vers minuit et demi, selon les témoignages, une bande de 10-15 personnes encagoulées a agressé les étudiants. Armés d'un pistolet à impulsion électrique ou de planches, visibles sur les images postées sur les réseaux sociaux, les hommes ont tenté de faire évacuer les locaux de force.