Alors que Jean-Luc Mélenchon doit tenir un meeting au Corum de Montpellier, ce jeudi 16 février, France 3 Occitanie a posé cinq questions d'actualité à Nathalie Oziol. La députée LFI de la 2e circonscription de l'Hérault défilera avec le leader de la NUPES pour la 5e journée nationale de manifestation contre le projet de réforme des retraites.
Mobilisation pour les retraites, débats houleux à l'Assemblée nationale, polémique autour de la poupée gonflable à l'effigie d'Elisabeth Borne et de la tête d'Olivier Dussopt sur un ballon, affaire Quatennens et les frondeurs héraultais de LFI... Nathalie Oziol répond aux questions de France 3 Occitanie.
La députée de l'Hérault, élue le 19 juin 2022 avec 63,33% des voix, sera également aux côtés de Jean-Luc Mélenchon lors de son meeting, jeudi soir, au Corum de Montpellier.
France 3 Occitanie : Que vient faire Jean-Luc Mélenchon à Montpellier le 16 février ?
Nathalie Oziol : Il est en visite pour soutenir la bataille pour les retraites. LFI travaille depuis le début au retrait de la réforme du gouvernement qui est brutale et injuste. D'abord, à la manifestation à partir de 11h, il défilera derrière la bannière de la NUPES puis en meeting, le soir, il parlera de la réforme et de nos propositions. LFI veut une bataille d'arguments, pas un match médiatique ou idéologique et elle veut protéger les futurs retraités. Jean-Luc a obtenu 40,73% des voix au 1er tour de la Présidentielle à Montpellier, Macron à peine 23%. C'est bien que les électeurs étaient d'accord avec notre programme qui mettait la retraite à 60 ans.
Pourquoi faire de l'obstruction systématique à l'Assemblée nationale avec le dépôt de milliers d'amendements et chercher à "bordéliser" le pays comme l'a dit le ministre de l'Intérieur ?
C'est le gouvernement qui fait obstruction en limitant le temps d’examen d’un texte aussi important pour le pays. Pas nous. Au contraire, nous avons retiré 1.000 amendements pour arriver plus rapidement après l’article 2, où se trouvent toutes nos propositions de financement, à savoir rétablir l’ISF, taxer les milliardaires ou encore mettre à contribution exceptionnelle les superprofits réalisés par les grandes entreprises pendant la crise. Ce sont les députés macronistes qui ont ralenti les débats pour éviter d’être mis face à leurs contradictions avec l’examen de ces amendements. L'obstruction vient maintenant de Renaissance pour éviter d'arriver au vote des points épineux pour eux comme l'article 7 sur le recul de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Même le RN s'y met. Pour le "bordel", désolée je reprends le terme, le gouvernement n'a pas besoin d'aide, son entêtement à ne pas écouter le pays et son inflexibilité suffisent.
Votre avis sur l'affaire de la poupée gonflable à l'effigie d'Elisabeth Borne pendue à une potence dans le défilé à Marseille et celle de la tête d'Olivier Dussopt sur un ballon sous les pieds d'un député LFI ?
Ces "affaires" sont montées en épingle volontairement comme des écrans de fumée. L'histoire du tweet de Thomas Portes, c'est une satyre de la boule du jeu de Chamboule-tout. Mais c'est peut-être trop populaire comme amusement, les Macronistes ne connaissent pas. Et le Parlement met au même plan, au niveau de la sanction des députés, (ndlr : 15 jours d'exclusion) ce tweet et les propos racistes d'un représentant du RN en séance. On punit la satyre, la caricature, nous n'avons pas besoin d'une police des tweets à l'Assemblée et surtout on banalise le racisme.
Pour la poupée de la Première ministre, tous les dirigeants y ont eu droit dans un défilé à un moment ou à un autre.
Votre avis d'élue et de femme sur les applaudissements pour Adrien Quatennens à son retour à l'Assemblée nationale ?
J'étais près de lui à ce moment. C'est de la théâtralisation orchestrée par les Macronistes et par Aurore Bergé. Nous n'avons pas applaudi son retour mais le fait qu'après une bronca et des huées, il puisse prendre la parole. Il a avoué les faits qui lui étaient reprochés, il a été sanctionné, puni, il a droit à une réhabilitation.
Dans l'Hérault, on parle de "frondeurs" au sein de LFI et de la NUPES, vrai ou faux ?
Les militants, c'est la force d'un parti. L'Hérault, terre de gauche est un enjeu pour la NUPES et ses différentes composantes, Montpellier en tête. Nous nous adressons à un public similaire. Jean-Luc Mélenchon vient aussi pour mobiliser les nôtres et échanger sur notre programme avec nos partenaires. On souhaite ici un essor populaire de la gauche pour contrer les idées macronistes et ne pas laisser le champ libre à l'opposition RN qui s'étend en Occitanie.
Meeting au Corum de Montpellier
L’ancien candidat LFI à la Présidentielle, sera accompagné des trois députés Nupes-LFI de l’Hérault, Nathalie Oziol, Sébastien Rome et Sylvain Carrière. Cette réunion publique, organisée au Corum, aura pour thème le projet de réforme des retraites du gouvernement.
Lors de son dernier meeting à Montpellier, il y a un an, Jean-Luc Mélenchon avait rassemblé 7.500 personnes à l'Arena.
A la Présidentielle de 2022, Montpellier avait massivement donné ses voix au candidat Insoumis. Il avait conquis 40,73% des électeurs.