Il ne fait pas bon avoir 20 ans en ces temps de confinement. Les étudiants doivent rester chez eux derrière un écran. Peu ou pas de contact avec les professeurs. Pas de job. Confrontés à un avenir qui s'assombrit jour aprés jour.
Avec le confinement, chaque week-end est un véritable moment de déconnexion. Encore plus pour les étudiants. Normalement occupés à sortir, la plupart se retrouvent confinés en chambre universitaire ou en colocation. Le dimanche confiné est finalement un jour comme les autres. C'est le cas pour Marcel Artigues coincé entre les quatre murs de sa chambre universitaire, la rédaction de son mémoire et des parties d'échec.
Arrivé il y a peu à Montpellier, ce jeune homme originaire de Dunkerque a fait le choix de se confiner dans sa chambre universitaire.
"Je me sens seul ... mais ça va. Le fait ne pas pouvoir sortir me manque, ou les activités culturelles. Voir la mer, voir mes amis, ma famille...
La liberté c'est pour moi de me balader à vélo. Et ça me manque vraiment."
Je n'ai pas de distractions donc j'en profite pour me concentrer sur mon mémoire", ajoute Marcel Artigues.
Une journée bien différente de celle de Grégory Bareiro qui vit en colocation avec des amis mais se dit perdu, triste et en colère.
Pourtant bien entouré, l'étudiant souffre de ne pas pouvoir rencontrer de nouvelles personnes.
" D'habitude ce que je faisais lors de soirées entres amis, dans des bars, des parcs, je cherchais à discuter que ce soit d'un point de vue amoureux ou social et là on ne rencontre plus personne.
Il n'y a plus de visages humains... Et pour rencontrer des gens c'est l'apocalypse."
Moins de concentration, plus d'alcool
Le confinement l'a changé, dit-il : " Je me sens plus anxieux, plus stressé, plus à cran. Je suis devenu plus pessimiste sur le futur mais aussi sur les rapports sociaux. Je sens que les personnes sont devenues selon moi plus individualistes, notamment avec le masque et du fait que l'on ne puisse plus se voir. Il y a le contact humain qui s'est perdu, et je sens que l'on se renferme de plus en plus sur soi", craint le jeune homme qui dit avoir plus de mal à se concentrer sur ses études depuis le confinement. Il dit également consommer plus d'alcool."J'ai tendance à boire seul et cela m'aide à attendre la fin du confinement et à travailler mes cours."
Dans sa chambre de quelques mètres carrés, la jeune femme en première année d'économie organise son dimanche.
Déterminée, elle prépare à la fois ses examens, son action citoyenne dans une association qui vient en aide aux victimes de viol (Lueur) et un marathon.
" Je suis centrée sur mes objectifs sportifs avec la préparation de ma course et des objectifs scolaires en espérant avoir de bons résultats pour mon année de licence. Quand je ne révise pas ou que je ne fais pas de sport, j'essaie de trouver des idées pour mon association", sourit l'étudiante. Je vis mieux ce deuxième confinement car mes partiels approchent, donc je révise".
Dehors, seul, ensemble.... Chacun attend le retour d'une vraie vie étudiante. Enfin... plus insouciante.