Pendant un mois, il ne sera plus possible de voyager entre les régions. Une tolérance est toutefois accordée jusqu'au 5 avril pour les Français qui voudraient se déplacer vers un autre lieu de confinement. À la Grande-Motte, certains profitent de l'occasion pour s'offrir quelques jours de repos.
Pour ce week-end de Pâques, Mathieu Lescoche a le sourire : son camping 4 étoiles à la Grande-Motte affiche complet de samedi à lundi. "Le téléphone a été pris d'assaut : les gens se sont arrangés en dernière minute pour venir en famille", confie-t-il.
De nombreux Français ont en effet décidé de s'engouffrer dans la brèche laissée par le gouvernement. Alors que de nouvelles mesures restrictives entrent en vigueur ce samedi à 19 heures, les déplacements interrégionaux restent tolérés jusqu'au 5 avril au soir pour les personnes qui voudraient choisir leur lieu de confinement. À compter de cette date, il ne sera plus possible de se déplacer au-delà d'un rayon de 10 kilomètres autour de chez soi pendant quatre semaines, sauf pour motif impérieux.
"Les gens ont profité de cette dernière tolérance pour venir passer quelques jours en famille en plein air", constate Corinne Mandel, propriétaire d'un camping voisin. Son taux de remplissage affiche 60 % ce week-end, mieux que ce qu'elle imaginait.
Dernier bol d'air avant le confinement
Pyrénées-Atlantiques, Haute-Savoie, Paris... Dans les allées, on croise des vacanciers des quatre coins de la France. Ce Toulousain a réservé au dernier moment : il est venu en camping-car avec sa famille.
C'était l'occasion de bouger une dernière fois avant le mois de mai ou juin, puisqu'a priori on a le droit d'être libres jusqu'à lundi soir. On s'est dit : "Si on ne part pas maintenant, on ne partira jamais !"
Installée sur son transat, cette touriste originaire des Bouches-du-Rhône ne boude pas son plaisir. "On s'est dit qu'on aller en profiter un peu pour sortir et s'aérer avant de rester à la maison. D'habitude, on va plutôt vers Vias-Plage mais là on s'est dit qu'on n'allait pas aller trop loin pour trois jours."
Même discours sur la plage, à quelques pas du camping : à peine arrivée, cette famille iséroise a déjà posé sa serviette sur le sable. "Au vu des annonces, on s'est dit qu'on allait profiter un peu du soleil avec les enfants. Le programme, c'est plage, pique-nique et promenade ! Et le retour est prévu lundi."
L'inquiétude des campings pour les semaines à venir
Lors du tout premier confinement, les campings avaient dû fermer leurs portes. Aujourd'hui, rien ne semble les contraindre de baisser le rideau, si ce n'est la règle des 10 kilomètres. Comme les gîtes et les hôtels, ils ne peuvent théoriquement accueillir que des clients habitant dans ce rayon.
"À partir de lundi, il n'y aura plus personne", redoute Corinne Mandel, qui pèse encore le pour et le contre.
Les directives sont arrivées très tardivement, on ne sait pas encore ce qu'on va faire. Malheureusement, je crois qu'on va devoir se résoudre à fermer. La distance des 10 kilomètres ne va pas permettre aux clients de venir jusqu'à nous.
Mathieu Lescoche essaie quant à lui de rester positif. "On attend de savoir comment ça va se passer à partir de lundi. Mais on a de la chance, on a un beau week-end de Pâques."
Alors que de nombreux touristes vont fouler les plages et les rues de la Grande-Motte pendant ces trois jours, la municipalité en appelle de son côté à la responsabilité de tous. Dans un message vidéo publié sur Facebook il y a quelques jours, le maire Stéphan Rossignol a rappelé que les gestes barrières étaient toujours de rigueur.