C'est une première dans le sud de la France : une ligne de covoiturage "spontané" a été inaugurée cette semaine dans l'Hérault, au nord de Montpellier. Cette expérimentation a pour but de désenclaver ce territoire en renforçant la mobilité sur les routes départementales, tout en désengorgeant le trafic. Nos reporters l’ont testée pour vous.
On les rencontre à Gignac, Saint-André-de-Sangonis, Ceyras ou Clermont-l'Hérault. Sous les panneaux à LED (diodes électroluminescentes), des boutons, pour choisir votre destination. Elle s'affiche immédiatement en lettres géantes. Ce nouveau concept de covoiturage spontané a été développé par la société nantaise Ecov, un opérateur de lignes de covoiturage également spécialisé dans le conseil en écomobilité.
Il a séduit les trois communautés de communes du syndicat mixte Pays Cœur d’Hérault (Lodévois et Larzac, Clermontais et Vallée d’Hérault). Avec l’aide du Conseil Régional d’Occitanie, elles ont décidé de l’expérimenter. Jean-François Soto, maire (DVG) de Gignac et président de la communauté de communes Vallée d’Hérault, explique ce choix.
C’est tout le lien entre nos communautés de communes qu’il faut entretenir si on veut permettre aux gens de consommer des services publics, d’aller dans les commerces, d’accéder à l’éducation ou encore de faire du sport.
Jean-François Soto, maire (DVG) de Gignac et président de la communauté de communes Vallée d’Hérault
On a testé pour vous
Nos reporters Jean-Michel Escafre et Cédric Métairon ont testé ce système à mi-chemin entre auto-stop et covoiturage en se postant à l’un des arrêts situé à la sortie de Clermont-l'Hérault. Là, la route départementale paraît assez fréquentée. Ils se sont donc postés sur l’un des emplacements prévus et ont appuyé sur la destination "Ceyras" et n’ont pas attendu plus de quatre minutes avant qu’un conducteur ne leur propose de les emmener.
Habitué à prendre des autostoppeurs, Nolan reconnaît que le système a l’avantage de ne pas laisser de faux espoirs aux passagers : au moins quand il s’arrête, il sait où les personnes veulent aller dans la même direction que lui.
Flexibilité
Autre avantage : si, en matière de transports en commun, le nord de Montpellier est plutôt bien desservi avec une trentaine de bus par jour entre Gignac et Clermont-l'Hérault, il faut parfois attendre 1 heure 30 entre deux rotations. Cette ligne de covoiturage "spontané", à la fois écoresponsable et flexible, permet de réduire ce délai.
Sécurité routière
En outre, elle est sécurisée selon Jean-Baptiste Ray, responsable études et prospective de la société Ecov.
Les communes ont aménagé des places pour pouvoir s’arrêter en toute sécurité devant et derrière les panneaux. De plus, on a fait une étude pour vérifier qu’il y avait suffisamment de conducteurs qui passaient par là et qui allaient jusqu’à chacune des destinations proposées. Car avant d’utiliser ce service, le passager veut être sûr que quelqu’un va s’arrêter et l’emmener où il veut.
Jean-Baptiste Ray, responsable études et prospective de la société Ecov
Application gratuite
Et pour trouver d’autres trajets que ceux proposés par les panneaux, il y a l’application Picholines.fr. Déjà 400 passagers et conducteurs se sont inscrits à ce service de co-voiturage gratuit, sans frais et local, qui relie le Cœur d’Hérault au reste du département.