12 membres du collectif des faucheurs volontaires ont été condamnés à 100 € d'amende, ce 4 juillet, à Béziers, pour avoir sorti des rayons et aspergé de peinture des pesticides contenant du glyphosate, dans un magasin de Pézenas (Hérault), en 2016.
12 militants écologistes, membres du collectif des "faucheurs volontaires", ont été condamnés ce 4 juillet 2018 à 100 € d'amende, dont 11 avec sursis par le tribunal correctionnel de Béziers, pour une action anti-glyphosate menée en 2016 dans un magasin de Pézenas (Hérault).
La justice n'a pas suivi les réquisitions
Le magasin a été débouté de sa demande d'indemnisation à hauteur d'un préjudice qu'il estimait à plus de 12.500 €. Le tribunal n'a pas non plus suivi les réquisitions du parquet, qui réclamait un mois de prison avec sursis à l'encontre des 12 prévenus.
Des faits requalifiés
Lors de l'audience, la justice avait requalifié les faits qui leur étaient reprochés en "dégradation légère", alors qu'ils étaient appelés à comparaître pour "destruction de biens" après avoir rendu "impropres à la vente" des pesticides contenant du glyphosate dans un Bricomarché, le 19 mars 2016, date d'une journée d'action nationale. Le substitut du procureur Samuel Serre :
"Aujourd'hui ce n'est pas le procès de Monsanto, ce n'est pas le procès de l'État mais celui de 12 personnes jugées pour des faits de délinquance de droit commun".
Les militants avaient sorti des rayons et aspergé de produits dans la composition desquels entrait du glyphosate. Ce principe actif herbicide controversé est classé depuis le 20 mars 2015 comme "probablement cancérogène" par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), une agence de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé).
Volonté "d'informer l'opinion publique"
Soutenus par plusieurs dizaines de militants anti-OGM et anti-pesticides, les prévenus avaient revendiqué cette action, selon eux "non-violente", évoquant leur "désobéissance citoyenne". Ils entendaient "informer l'opinion publique sur la nocivité du glyphosate et sur la résistance face à la valse hésitation des politiques".
Leur avocat, Maître Nicolas Gallon, avait plaidé la relaxe. Il réfléchit à la possibilité de faire appel et espère que le débat sera porté au niveau européen.